Après la disparition de Jean Rollin, la première chose que Simone et Serge Rollin m'ont dite, était de trouver une solution pour ces statues qui ornaient l'intérieur du salon de Jean ne soient plus là.
Car il y avait aussi la statue pleureuse que l'on voit dans le film
Le masque de la Méduse.
Ci-dessus, à gauche et à droite,et ci-dessous,  la statue pleureuse présente sur le film Le masque de la Méduse.
Grand moment de solitude quand il a fallu déplacer cette statue sur le décor du tournage du film.
Je n'ai pas eu a transporter cette statue dans ma 205, de toute façon, je n'avais pas la place dans ma voiture.
Je ne sais plus où Jean a acheté cette statue, sans doute chez un marchant de décors funéraires,
c'est assez le genre que l'on retrouve dans les cimetières.
Quetzalcoatl. (littéralement « quetzal-serpent », c'est-à-dire « serpent à plumes de quetzal », en nahuatl) est le nom donné, dans le centre du Mexique, à l'une des incarnations du serpent à plumes, qui était une des principales divinités pan-mésoaméricaines. Au Mexique central, il est connu à l'époque postclassique sous la forme de Ehecatl-Quetzalcoatl1.(source Wikipedia).
 
Jean aimait les mythes et légendes du monde entier, et possédait une connaissance aigüe tant dans le domaine littéraire que cinématographique, notamment dans la représentation du bestiaire fantastique. Ci-dessus, ce curieux objet en bois peint représentant une femme ailée de type Amérique centrale, évoquait Quetzalcoatl, pour Jean. Une longue description figure dans le livre Les deux orphelines vampires et une scène où les deux orphelines évoquent dans un long dialogue les sacrifices des légendes d'Amérique centrale.
C'est aussi pour cela que c'était difficile, d'organiser ces ventes privées, surtout la première.
Certains de ces objets sont des souvenirs personnels, bien que je sais Simone non attachée aux objets comme l'était Jean.
 
La dislocation de cet univers… c'était vraiment très dur.
Encore aujourd'hui, je sais que le logement de Jean sera mis en vente ou en location, mais reste les lieux, tant de souvenirs, d'instants…
 
Lorsque je me rendais chez Jean pour gérer ce qu'il y avait à faire, les six premiers mois, seule ou avec Simone, qui n'était pas en état de gérer tout, seule, je lui disais tout ce qui était entrepris ainsi qu'à Serge, l'un comme l'autre un peu dépassés par tout cela, ce qui se comprend.
Jamais je ne me suis permise quoi que ce soit sans en référer à Simone ou à Serge, ce sont mes amis et ils me font confiance, d'ailleurs, je serais toujours à leurs côtés dans la mesure du possible, pour les aider, ils sont un peu ma famille. Heureusement que mon ami Daniel m'a proposé son aide, il a été formidable il est venu début juillet 2011. Il a des connaissances que je ne dispose pas ce qui a été une aide précieuse.
En plus de tout cela, il y avait aussi, avec Serge, la liquidation judiciaire de la société de Jean, Les Films ABC, qui n'existe plus officiellement depuis le 29 juin 2011.
 
Quel cauchemar que cela a été lorsque Serge et moi nous sommes rendus au Tribunal du Commerce, à Paris.
C'était la première fois que j'assistais à une chose pareille. En fait, nous avons attendu pendant des heures entières afin que notre tour arrivât, si je puis dire, et puis, Serge à dû s'absenter, pour un rendez-vous très important. Je suis donc restée seule et je me suis retrouvée devant un tribunal avec des juges, comme pour une personne physique, qui m'ont simplement dit en quelques minutes, que nous n'étions pas obligés Serge et moi d'assister au jugement de la liquidation judiciaire de la société de Jean, qui se prononçait dans l'après-midi même, les choses se faisant automatiquement dans de telles circonstances.
J'étais sidérée, plus de quatre heures d'attente, pour voir ces personnes… cinq minutes…
 
Il y avait aussi les affiches. Bien que j'eusse fait un tri et placé à part  ce qui partait au Fonds Jean Rollin à la Cinémathèque de Toulouse, il y avait encore d'autres éléments présents. Il existe encore très peu d'affiches des films faites par Philippe Druillet.
Ces affiches-là, rares,  sont pour ceux qui seraient intéressés, à acheter auprès de Serge Rollin.
Ce qui me console un peu, c'est que toutes les personnes qui sont venues aux ventes privées, avaient une réelle affection pour Jean, et souhaitaient très sincèrement acquérir un souvenir. Jamais, je n'ai vu un objet acquis durant les ventes privées mis  en vente sur internet, et c'est heureux.
A gauche, deux petits masques que Jean a acheté pendant notre séjour au Festival Extrême Cinéma 2009 où nous présentions la version 52 minutes du film Le masque de la Méduse. Au centre le fameux taureau en bronze, que Jean avait acheté chez un antiquaire rive gauche à Paris.
Je me souviens, qu'à chaque fois qu'il faisait une acquisition, il souhaitait me la montrer avec fierté, ce n'était pas toujours de bon goût, mais Jean aimait parfois la provocation en achetant ce qu'il y avait de plus kitch, comme ces deux horloges ayant une représentation d'un saint quelconque.
Ce n'était pas toujours très heureux, comme choix notamment pour le taureau qu'il avait payé assez cher. D'autres objets, par contre, étaient des souvenirs ramenés par Simone Rollin de ses voyages en Afrique, comme  ces deux statues Ashanti en bois, sans doute à l'origine de son livre ;
L'escapade africaine.
Je regarde avec nostalgie, ces images, où demeure encore, l'univers de Jean.
Il me reste mon bureau, l'Annexe Films ABC™, où se trouvent les doubles des éléments qu'il m'a offerts, et aussi les livres qu'il m'a dédicacé, certains très rares et bien sûr les vidéos et DVD de ses films dans mon salon…
A présent, le logement ne présente plus cet aspect si particulier que j'ai tant vu durant toutes ces années.
J'ai vu s'effriter au fil des jours, cet univers  qui a été presque mon quotidien pendant 20 ans aux côtés de Jean, en sauvegardant ce patrimoine au Fonds Jean Rollin à Toulouse et les livres par les libraires. les éléments restants font partie de la collection personnelle de la famille de
Jean Rollin.
Ci-dessus, des petits guéridons, un éléphant, la femme-oiseau aztèque en bois, faisant référence à un passage du livre et du film éponyme
Les deux orphelines vampires. Pour ceux qui ont connu Jean et qui lui avaient rendu visite de son vivant à son domicile ont tous été frappés par cette apparence de «caverne d'Ali Baba» qui régnait dans son logement et conférait cet aspect si particulier à son univers, et toujours en rapport avec ses livres et ses scénarios, son métier. Il y en avait partout, jusque dans les  endroits les plus improbables comme les placards de la cuisine…
Les pipes nombreuses, en vrac avant que je les expose de façon plus visible sur une table basse. Mais il y en avait tellement. Je savais Jean ancien fumeur de pipes, il m'a par ailleurs offert plusieurs pipes que je garde précieusement, sauf une que j'ai acheté lors de la vente privée 2011.
Mais cela fut une surprise pour moi d'en voir autant.
Des petits kaléïdoscopes, des galets de la plage de Pourville-lès-Dieppes, une lunette astronomique, des boîtes à tabac…
Cette statue plus grande que le sphinx avait aussi le poids de deux ânes morts. J'ai donc demandé à La cinémathèque de Toulouse s'ils voulaient bien prendre aussi cet élément de décor-là, ils étaient d'accord, et sont venus avec un diable prendre les éléments destinés au Fonds Jean Rollin.
Une chance que Jean Rollin ne nous a pas demandé de ramener chez lui, la statue qui joue dans le film
 
La nuit des horloges.
 
Je ne vois pas comment nous aurions pu faire…
C'est le poids d'un troupeau d'ânes morts… lol.
Pour amener cette statue, sur le lieu du décor au Parc du Renou à Limoges, nous avons loué un camion.
 
C'est d'ailleurs Jean Depelley qui l'a récupérée et l'a placée dans son parc paysager à son domicile, il a lui aussi, galéré pour le transport de cette statue.
La statue a fait l'objet aussi d'une photo pour le logo d'un autre ouvrage de Jean paru aux éditions  Sortilèges  Belles Lettres ;
La promeneuse.
Cette statue pesait le poids d'un âne mort, c'est le moins que l'on puisse dire, à tel point que cet objet pour le remonter chez Jean et le placer sur le cube de son salon a été une épreuve pour Jean et moi, car nous n'étions que tous les deux pour placer ce truc. Mais le plus embêtant, c'est que le dépôt violent dans le coffre de ma vieille voiture à cassé les amortisseurs, c'est comme ça que j'ai dû acheter une nouvelle voiture en 1996…
Pour donner une idée de la  taille de la statue du sphinx, voici une photo de travail ci-contre de Sandrine Thoquet la nièce de Jean Rollin que j'ai faite et qui  devait servir pour le projet d'une couverture de livre, dont le titre est La statue de chair paru aux éditions Sortilèges Belles Lettres, Paris.
Ci-dessus, le sphinx que Serge Rollin, n'aime pas.  Cette statue vient de Rome en Italie.
Nous étions partis Jean Rollin, Lionel Walmman et moi en Italie en janvier 1996, pour faire le gonflage du film Les deux orphelines vampires tourné en super 16, en 35, cela coûtait beaucoup moins cher de faire le gonflage dans un laboratoire italien, 7 fois moins qu'en France.
Aussi, c'est Lionel, parti à Rome avant nous autres, qui avait  organisé les contacts et qui nous servait de traducteur.
Là aussi, nous avons passé quelques jours très agréables à Rome en Italie.
Je me souviens que dans le train Palatino qui nous menait en Italie, Jean avait caché le cash de l'argent qui servirait à payer le laboratoire italien dans son calbute, véridique.
Au cours de nos pérégrinations,  à Rome, Lionel qui avait loué une voiture, passe devant un statuaire, un marchand de statues.
Jean demande à Lionel de s'arrêter. Nous descendîmes de voiture. Nous pensions très sincèrement,
Lionel et moi, que Jean souhaitait faire un simple repérage…
Non, il avait flashé sur une statue ; le sphinx. Ce que Jean n'avait pas pris en considération, c'était le poids de cette statue.
Il y avait les sept copies 35 a rapatrier en France par avion, alors avec le sphinx en plus…  Le prix du fret n'était plus le même.
Lionel qui traduisait pour nous en italien devait ce charger aussi de cette demande.
Bien sûr, le fret de l'aeroport n'était pas d'accord au début, ce n'était pas prévu dans les accords, car les copies devaient par la suite être livrées au Stock Subradis à Gennevilliers où les films de Jean étaient entreposés.
Mais il n'était pas prévu de faire en plus, une livraison à domicile chez Jean, de la statue.
Finalement,  Jean obtient à ce que la statue soit prise en charge au fret de l'aéroport italien jusqu'à l'aéroport de Charles-de-Gaulle.
C'est après que nous avons dû nous débrouiller avec la statue pour la rapatrier au domicile de Jean.
Malheur !
Nous avons donc pris rendez-vous à notre retour en France pour récupérer cette satanée statue, et y sommes allé avec ma voiture…
Arrivés au fret de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, grand moment de solitude, j'avais pris un petit diable, parce que ni Jean et encore moins moi ne pouvions porter ce truc. Les gars du fret ont chargé la statue dans ma voiture à l'arrache…
C'est-à-dire, en laissant tomber la statue dans mon coffre de voiture…
les structures en bois de pin.
Ci-contre à gauche et à droite, ce curieux objet que j'ai toujours vu chez Jean Rollin a été acquis par
Daniel Gouyette, qui a aussi acheté une pipe, celle de
La rose de fer.
Cette statue en métal de bronze fort lourde représentant Europe enlevée par Zeus transformé en taureau, est au
Fonds Jean Rollin à la Cinémathèque de Toulouse.
 
Simone Rollin, ne voulait plus voire cet objet qu'elle n'aimait pas. Alors cette statue est parti rejoindre le sphinx que
Serge Rollin n'aimait pas non plus, à ceci près que Serge souhaite récupérer le taureau… lol.
Divers éléments qui étaient présentés aux ventes privées…
La plupart de ces objets présentés lors de ventes privées 2011 et 2012, ont été vendus.
Pour les restants, ils font partie de la collection personnelle de la famille de Jean Rollin.
Ci-dessous, détail sur les objets. Le petit carrousel que j'avais offert à Jean et qui est revenu chez moi.
Je lui avais offert ce carrousel parce que Jean en évoquait dans son livre Rien n'est vrai ou paramnésie du réel.
Je l'avais trouvé chez un exposant itinérant, et ce qui m'avait plu dans ce modèle est qu'il a une licorne et deux chevaux, je n'en ai pas vu d'autres comme celui-la. Deux petites horloges ossements dont je possède les doubles dans mon bureau.
Ci-dessous, les têtes de poupées que l'on voit dans le film La nuit des horloges et aussi dans le film Le masque de la Méduse.
Les petites fées dont j'ai les autres exemplaires offertes par Jean dans mon bureau et ce gros galet aux formes étranges provenant de la plage Pourville -les-Dieppes.
Ci-dessus, une partie des objets composant l'univers de Jean Rollin.
Les lampes à pétrole qui jouent dans le film
La nuit des horloges.
La poupée dans son cercueil, qui vient d'Angleterre et dont j'ai le second modèle dans mon bureau (ci-dessous).
Des boîtes à tabac, Jean était un ancien fumeur de pipes et en possédait par ailleurs une collection impressionnante.
L'on peut distinguer sur la photo le cendrier Sanctus acquis lors du Festival Fantastic'Art à Gerardmer en janvier 1997.
Certificat d'authenticité des objets et livres acquis lors de la vente privée organisée au domicile de Jean Rollin
les 24 et 25 février 2012 et signé par son fils, Serge Rollin.
Ci-dessus, mon certificat avec une chute du film Les raisins de la mort que Serge m'a établi lors de l'acquisition de quelques souvenirs de l'univers du cinéaste disparu qui complètent ma collection personnelle.
Les acheteurs ayant été présents lors de ces ventes privées 2011 et 2012 ont  également un certificat.
Lampe à pétrole tempête.
Ici, Morgan Buquen se retrouve plongée dans l'obscurité seule, dans une entreprise à la merci d'une mystérieuse tueuse…
(acquis par Thomas Blangille, Belgique)
Film Killing car, la voiture rouge sang de Jean Rollin 1992.
Les livres de Jean Rollin auteur.
Certains de ces ouvrages sont disponibles auprès des ayant-droits, d'autres peuvent être commandés auprès de la
Librairie Hors-Circuits ou de Movie2000 à Paris.
Les objets de l'univers de Jean Rollin mis en vente lors des ventes privées 2011 et 2012…
Des objets plus ou moins insolites qui ornaient le salon de Jean Rollin et qui  donnaient cet aspect si particulier à son univers.
Jean Rollin était un gothic à sa manière et appréciait les galets aux formes étranges trouvés sur la plage qu'il affectionnait tant ; Pourville-les-Dieppes, en passant par les figurines fairy tales dont certaines venaient d'Angleterre ou d'Ecosse où nous nous étions rendus lors des festivals EuroFest à Londres en 1996 et Dead by down en Ecosse 1999 et 2000.
Ici, Jean-Pierre Bouyxou dans le rôle du gardien conteur brandissant le sabre Katana afin de trancher la tête de Méduse ( Simone Rollin).
Le sabre asiatique qui joue dans le dernier film de Jean Rollin, Le masque de la Méduse tourné en 2009/2010.
Les scènes ont été tournées dans l'ancien théâtre du Grand-Guignol, Cité Chaptal à Paris en 2009.
La collection de pipes de Jean Rollin
Photos du film Killin Car. Ici Jean Rollin et les tests de plantage de couteau dans les Studios Dimson à Paris. 1992.
Cette photo a été vue dans plusieurs publications France et étranger.
Couteau qui joue dans le film Killing Car  tourné  par un froid sibérien en novembre 1992.
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03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
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