C'est aussi pour cela que c'était difficile, d'organiser ces ventes privées, surtout la première.
Certains de ces objets sont des souvenirs personnels, bien que je sais Simone non attachée aux objets comme l'était Jean.
La dislocation de cet univers… c'était vraiment très dur.
Encore aujourd'hui, je sais que le logement de Jean sera mis en vente ou en location, mais reste les lieux, tant de souvenirs, d'instants…
Lorsque je me rendais chez Jean pour gérer ce qu'il y avait à faire, les six premiers mois, seule ou avec Simone, qui n'était pas en état de gérer tout, seule, je lui disais tout ce qui était entrepris ainsi qu'à Serge, l'un comme l'autre un peu dépassés par tout cela, ce qui se comprend.
Jamais je ne me suis permise quoi que ce soit sans en référer à Simone ou à Serge, ce sont mes amis et ils me font confiance, d'ailleurs, je serais toujours à leurs côtés dans la mesure du possible, pour les aider, ils sont un peu ma famille. Heureusement que mon ami Daniel m'a proposé son aide, il a été formidable il est venu début juillet 2011. Il a des connaissances que je ne dispose pas ce qui a été une aide précieuse.
En plus de tout cela, il y avait aussi, avec Serge, la liquidation judiciaire de la société de Jean, Les Films ABC, qui n'existe plus officiellement depuis le 29 juin 2011.
Quel cauchemar que cela a été lorsque Serge et moi nous sommes rendus au Tribunal du Commerce, à Paris.
C'était la première fois que j'assistais à une chose pareille. En fait, nous avons attendu pendant des heures entières afin que notre tour arrivât, si je puis dire, et puis, Serge à dû s'absenter, pour un rendez-vous très important. Je suis donc restée seule et je me suis retrouvée devant un tribunal avec des juges, comme pour une personne physique, qui m'ont simplement dit en quelques minutes, que nous n'étions pas obligés Serge et moi d'assister au jugement de la liquidation judiciaire de la société de Jean, qui se prononçait dans l'après-midi même, les choses se faisant automatiquement dans de telles circonstances.
J'étais sidérée, plus de quatre heures d'attente, pour voir ces personnes… cinq minutes…
Il y avait aussi les affiches. Bien que j'eusse fait un tri et placé à part ce qui partait au Fonds Jean Rollin à la Cinémathèque de Toulouse, il y avait encore d'autres éléments présents. Il existe encore très peu d'affiches des films faites par Philippe Druillet.
Ces affiches-là, rares, sont pour ceux qui seraient intéressés, à acheter auprès de Serge Rollin.
Ce qui me console un peu, c'est que toutes les personnes qui sont venues aux ventes privées, avaient une réelle affection pour Jean, et souhaitaient très sincèrement acquérir un souvenir. Jamais, je n'ai vu un objet acquis durant les ventes privées mis en vente sur internet, et c'est heureux.