Interview des réalisateurs de "Jean Rollin, le rêveur égaré".http://www.vampirisme.com/interview/dupont-damien-pierre-kaiser-yvan-interview-realisateurs-de-jean-rollin-reveur-egare-2015/

Posted by Burning Rooster on jeudi 1 octobre 2015
Faceburkini page Gregory Lê
Page facebook The-Ecstasy Of Films
http://the-ecstasy-of-films.com/
The Ecstasy Of Films & Christophe Cosyns,
 
Caroline Vié,
 
Pete Tombs,
 
BBjane Hudson (Pascal Françaix),
 
Jean-Pierre Bouyxou,
 
Jean-Loup Philippe,
 
Brigitte Lahaie,
 
Philippe Druillet,
 
Natalie Perrey,
 
Philippe d'Aram,
 
Véronique D Travers,
 
Daniel Gouyette
 
et bien sûr
 
Jean Rollin...
 
Thomas Van Hoecke & PurpleMilk Prod,
 
Yvan Pierre-Kaiser,
 
Lucas Balbo,
 

Daniel Aprin,
 
David Doukhan,
 
Karel Quistrebert,
 
Sabine Garcia,
 
Librairie Hors-circuits,
 
David Gregory,
 
Daniel Griffith,
 
Tim Lucas,
 
Jeremy Richey,
 
Axel Everarts de Velp,
 
Alain Rimbert,
 
Karim Krimo Bouheudjeur,
 
Erell Ar Saoz,
 
Ronan Grr,
 
Vincent Villeneuve,
 
Hugues Barrault,
 
Céline Renoux,
 
Bret Wood,
 
Elise McLeod,
 
Mitch Davis,
 
Sylvianna Schneider,
 
Howard S. Berger,
 
Laura Emily Rainbow,
 
Etienne O. Chtcheglov,
 
Erik Corvis,
 
Christophe Bier,
 
Agnes Merlet,
 
Agathe Petite Fleur,
 
Yolowyn Ek,
 
Jean-Pierre Dionnet,
 
Binomial Prod,
 
Burning Rooster,
 
Bertrand Redon,
 
Nicolas Vitte,
 
Garlonn Ar Saoz,
 
Abigail Jacquier,
 
Germain Cazaux,
 
Petit Bouchon,
 
Pierre Gironde,
 
Professeur Thibaut,
 
Nicolas Stanzick,
 
Erwan Le Gac,
 
L'Étrange Festival,
Fantasia International Film Festival,
 
Festival des Maudits Films,
 
Sitges Festival Internacional de Cinema Fantàstic de Catalunya,
 
Lund International Fantastic Film Festival.
L'aventure se poursuit avec cette superbe édition de notre film Jean Rollin, le rêveur égaré.
The adventure continues with this beautiful edition of our movie Jean Rollin, the stray dreamer.
 
Un grand merci à // We thank to :
Yvan Pierre-Kaiser et Damien Dupont
les deux réalisateurs du film Jean Rollin, le rêveur égaré.
©Photo droits réservés®
Merci à Christophe Cosyns qui m'a gentiment posté cette image rare de mon ami Jean Rollin (1938-2010)
Jean Rollin
le rêveur égaré
On peut être familier de l’œuvre de Rollin et tout de même trouver largement son compte dans cette nouvelle exploration de son univers qui donne l’impression de feuilleter un vieil album de souvenirs, confortable et rassurant. Apaisante comme une promenade au cimetière ou au bord de la mer, les deux rivages qu’il aimait, l’un où la terre s’achève, l’autre où la vie sommeille,  cette lucarne vers l’ailleurs qu’a construit Jean Rollin ne se referme cependant pas sans un petit serrement de gorge.
Gabriel Carton
26 septembre 2015
Il est peut-être regrettable que les bonus, pour la plupart d’autres entretiens issus du tournage, n’aient pas trouvé leur place dans le montage final. Ils permettent cependant de prolonger l’exploration de l’univers de Rollin, entre évocation de lieux essentiels comme la plage de Pourville ou le cimetière du Père-Lachaise (« Pourville : La plage de Jean Rollin », « Égaré parmi les tombes ») et retours au passé (« Souvenirs de Nathalie Perey »). On profite surtout de l’intervention d’un grand absent du documentaire, le compositeur Philippe d’Aram (« Rencontre avec Philippe d’Aram ») qui revient sur la conception des thèmes principaux de Fascination, La morte vivante, La fiancée de Dracula et La nuit des horloges.
 
On s’amusera aussi des « Histoires de Fantômes » que Jean Rollin nous raconte, anecdotes cocasses de tournage conviant fantômes et malédictions, quand la réalité rejoint la fiction… Le dernier supplément notable sur le disque est une rencontre entre Jean Rollin et Jean-Pierre Bouyxou organisée à la boutique Hors-Circuits en 2007 dans une ambiance bon enfant, intéressante malgré de nombreuses redites par rapport au documentaire. Le DVD ne vient pas seul puisque le boitier contient aussi un Fac-similé du fanzine « Fantasticorama » n°4 (1999) reprenant 16 pages passionnantes d’entretien avec Jean Rollin.
Jean Rollin se raconte, entre les tombes du Père-Lachaise et on nous raconte Jean Rollin. Jean-Pierre Bouyxou, Nathalie Perey, Jean-Loup Philippe, Brigitte Lahaie, Ovidie, Philippe Druillet, Pascal Françaix, Pete Tombs, nous parlent de l’homme et de son cinéma, retraçant de l’intérieur l’histoire de l’œuvre d’un véritable poète maudit. Entre souvenirs émus et fragments d’analyse, ces entretiens ouvrent la voie aux néophytes et complètent la grille de lecture des initiés et constituent à ce jour le document audio-visuel le plus complet et le plus riche consacré à un auteur unique, aussi attachant que véritablement fascinant.
C’est à peu de choses près ce que nous raconte le documentaire de Damien Dupont et Yvan Pierre-Kaiser, enfin édité en DVD chez l’éditeur indépendant The Ecstasy of Films, mais c’est aussi tellement plus. Au travers de plusieurs entretiens, Jean Rollin lui-même se raconte, avec l’œil malicieux qui le caractérise, dans un excellent complément à son autobiographie, MoteurCoupez ! Mémoires d’un cinéaste singulier. Autobiographie accompagnée du script de L’itinéraire marin, ce film perdu que le cinéaste regrette tant et qu’à travers tous ses autres films il semble rechercher entre les galets de la plage de Pourville, où tout commence et tout s’achève.
Suivront Les démoniaques (1974), un film fantastique et fantaisiste, haut en couleurs et ambitieux, puis c’est à nouveau le vampire qui est à l’honneur avec Lèvres de sang (1976), d’après un scénario auquel Rollin tient beaucoup, sur le souvenir et la recherche de l’être aimé. Malheureusement, la quête de Jean-Loup Philippe ne touchera pas le public, et c’est de nouveau l’échec commercial auquel est confronté le réalisateur, malgré la réussite artistique.
 
C’est à cette période que Jean Rollin va réaliser sous divers pseudonymes plusieurs films pornographiques qui permettront d’amasser le maigre budget des films suivants, dont Phantasmes (1975), le seul qu’il signera de son nom et qu’il intègrera de manière cohérente à son univers. Il réalisera par la suite Les raisins de la mort, en 1977, son premier film de morts-vivants, dans lequel il fait jouer Brigitte Lahaie pour laquelle c’est le premier vrai rôle en dehors du X.
 
Revenant comme toujours au vampire, il parvient à réaliser en 79 son très poétique Fascination, drame 1900 qui illustre encore une fois son amour du roman de quatre sous. Mais la critique et le public demeurent hostiles, persistant à ne voir en Rollin qu’un réalisateur de troisième zone, coincé quelque part entre le Z et la pornographie (pourtant toujours absente de ses œuvres fantastiques). L’accueil ne sera pas meilleur pour La morte vivante, pourtant très touchant malgré les excès sanglants, et certainement pas pour Le lac des morts vivants, produit par Eurociné, qu’il signe d’un pseudonyme, après que même Jess Franco a refusé de le réaliser.
 
Jean Rollin se fait de plus en plus discret, préférant se consacrer à l’écriture, ce qui ne l’empêche pas en 1997, de revenir à ses premières amours avec Les deux orphelines vampires, adapté de son propre roman, puis avec le délirant La fiancée de Dracula (2001). Un poète qui s’est si longtemps intéressé à la mort finit forcément par s’intéresser à la sienne. Malade, Rollin réalise en 2007 son film testament, le fascinant et troublant La nuit des horloges, dans lequel Ovidie erre dans l’imaginaire du cinéaste, rencontrant ses personnages abandonnés, arpentant 40 ans de filmographie. Après avoir immortalisé son épouse en gorgone dans un dernier film, Le masque de la Méduse, Jean Rollin s’est éteint le 15 décembre 2010 à l’âge de 72 ans.
Né le 3 Novembre 1938, Jean Rollin fut l’un des rares cinéastes français à s’illustrer dans le cinéma fantastique. Débutant sa carrière avec des courts métrages tels Les amours jaunes ou Les pays loins, à la fin des années 50, il collabore avec Marguerite Duras sur L’itinéraire marin, son premier long métrage qui ne verra jamais le jour.
 
Adepte du nouveau roman et de la déconstruction narrative, Rollin réalise en 68 ce qui sera donc son premier long métrage : Le viol du vampire (en fait un assemblage de deux courts métrages). Le réalisateur pensait que son film, étrange et très post-Nouvelle Vague, répondrait aux attentes de la nouvelle cinéphilie française, mais la bobine surréaliste sera très mal reçue par le public français. Devant le scandale qu’engendre son premier film, Rollin songe un temps à abandonner le cinéma, mais n’en fait rien.
 
La fin des années 60 et le début des années 70 verront naître la plupart des films de vampires de Rollin : La vampire nue, Le frisson des vampires et Requiem pour un vampire. Mais chacun de ces films se heurte à l’hostilité de la critique, qui ne s’est pas calmée depuis Le viol du vampire. Après Requiem pour un vampire, Rollin abandonne quelques temps les enfants de la nuit, pour réaliser l’un de ses chefs-d’œuvre : La rose de fer (1972), sublime errance d’un jeune couple enfermé toute une nuit dans un cimetière, le film est tout autant inspiré par Tristan Corbière que par Baudelaire.
Jean Rollin est sans nul doute un des réalisateurs les plus atypiques du cinéma de genre français. Faut-il nécessairement envisager uniquement sa production comme celle d’un éternel fauché ? Ne faut-il pas plutôt voir ses films comme ceux d’un réalisateur à la marge, davantage à la recherche d’un impact visuel, d’une ambiance ? À partir de nombreux entretiens avec le réalisateur, des acteurs et personnalités qui l’ont connu ainsi que des journalistes et spécialistes de son œuvre, Damien Dupont et Yvan Pierre-Kaiser proposent d’appréhender autrement la manière de faire de l’auteur du Viol du vampire, des Orphelines vampires ou encore de La Nuit des horloges, de son enfance sous influence surréaliste jusqu’à ses derniers films, en passant par sa production littéraire.
J’ai beau avoir rencontré Jean Rollin de son vivant, lors d’une avant-première de La Nuit des Horloges, il m’aura fallu de nombreuses années pour réellement appréhender la méthode de ce réalisateur pas comme les autres, avant tout à la recherche de l’impact sensoriel de ses films. Car si Rollin fait ses premières œuvres à la même époque que Franco ou Bava, la manière de faire est tout autre. Le réalisateur français est un self-made man, ayant appris sur le tas le métier, et dont les films déconcertent forcément le spectateur, qui a trop tôt fait de le classer comme un homme à nanars. Pourtant, entre les lieux récurrents, les ambiances absurdes et les scénarios décousus, difficile d’imaginer le cinéma de Jean Rollin comme mauvais, mais plutôt comme une exploration des rêves de son auteur.
Centré autour de la parole de ceux qui l’ont connu (ou qui ont appris à l’apprécier) ce documentaire se démarque de celui précédemment sorti chez l’Harmattan (et pas seulement sur le plan technique). On n’est pas ici face à un banal hommage mais face à une réelle ouverture sur la filmographie, la méthode et les déboires du réalisateur, véritable passionné qui suscite l’affection de tous ceux qui l’ont approché. Les extraits sont judicieusement intégrés, et offrent un panorama assez large des films de Jean Rollin, même si tous ne sont pas détaillés avec force détails. On louera cependant l’absence de langue de bois, qui évite au binôme à la tête du projet de faire l’impasse sur la carrière littéraire de Rollin, voire son passage par le porno.
Les vampires sont bien évidemment en bonne place dans Jean Rollin, Le Rêveur égaré. Le réalisateur ne leur a-t-il pas consacré une dizaine de films, entre 1968 et 2007 ? Et entre cimetières, cercueils, couchers et levers de soleil, scènes d’exécutions ou de morsures, l’imagerie vampirique est indissociable du travail du cinéaste, qui semble trouver un réel plaisir esthétique au vampire, le matérialisant quasi exclusivement sous des traits féminins. La morsure semble chez Rollin la matérialisation parfaite de l’alliance de l’Eros et du Tanathos qui définissent le vampire, sans pour autant qu’elle dépasse le cadre de l’érotisme (du moins dans ses films non pornographiques). Des créatures oniriques en diable, qui ne surgissent, comme les rêves et les cauchemars qu’elles hantent, qu’à la nuit tombée.
Difficile de faire abstraction de Jean Rollin si on s’intéresse au thème du vampire et à sa matérialisation sur grand écran. Si le réalisateur a longtemps été décrié en France, les anglophones ont eu tôt fait de le considérer comme un artiste à part, nettement au-dessus de l’étiquette de French Ed Wood qu’on lui accorde par chez nous. Espérons que ce documentaire très complet (sans même parler des nombreux bonus, qui n’en finissent plus d’explorer certains aspects de son œuvre, ainsi que de nombreuses anecdotes) arrive enfin à changer l’image du réalisateur, il le mérite. En tout cas, bravo à Ecstasy of Films et aux deux réalisateurs pour la richesse et la complétude du projet, qui s’avère aussi réussi sur le fond que dans la forme.
 
Vladkergan
24 septembre 2015
Jean Rollin
le rêveur égaré
Un autre film consacré à Jean Rollin à découvrir, dont le DVD est disponible aux éditions l'Harmattan vidéo.
Pour obtenir cette œuvre majeure, dernier témoignage  visuel de Jean Rollin sur son dernier film,
Le masque de la Méduse
contacter directement Jean-Loup Martin par mail ou sur son site internet Cendrane Films, dont les liens figurent sur cette page ou commander le DVD du filmsur le site des Editions Harmattan vidéo Paris.
Un autre film consacré à Jean Rollin à découvrir, dont le DVD est disponible aux éditions l'Harmattan vidéo.

Nous sommes vraiment heureux de vous annoncer un partenariat avec le site web Vampirisme.com pour la sortie de l'édition...

Posted by The Ecstasy Of Films on mercredi 6 mai 2015

Vous pouvez maintenant précommander votre exemplaire du Rêveur égaré !

Posted by Vampirisme.com on lundi 4 mai 2015
©Dessins Gregory Lê®2015
Lien pointant vers le site internet dédié à Jean-Joup Philippe
©Photos ; droits réservés®
Quelques photos tirées du film Jean Rollin, le rêveur égaré de Yvan Pierre-Kaiser et Damien Dupont prochainement en DVD
Avec Damien Dupont, Yvan Pierre-Kaiser est le réalisateur du documentaire
Jean Rollin, le rêveur égaré, réalisé en 2011 et présenté en avant-première à la
dix-septième édition de l’Etrange Festival.
 
Rendez-vous sur le site officiel du film :
Jean Rollin, souvenirs égarés… par Yvan Pierre-Kaiser
4 septembre 2011
Pourtant, je l’avais vu et revu… Rien de plus normal quand on réalise un film sur un réalisateur : on regarde encore et encore ses films. Mais lorsque je suis tombé dessus, par accident, une nuit sur Ciné… Fx, Frisson… Action ? C’était comme la première fois. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé que c’était effectivement la première fois depuis…
 
2005. Jean Rollin nous reçoit chez lui. Un hasard de circonstances m’a permis d’avoir son numéro et les apprentis cinéastes, fans de fantastique que nous sommes (j’écris et réalise avec un ami, Damien Dupont) tentent le coup : rencontrer un cinéaste pour lui demander des conseils.
 
Jean Rollin nous ouvre sa porte et raconte son parcours, des anecdotes de ses films. Que savais-je de lui exactement ? A part sa réputation de roi du Z, Le « Ed Wood » français, pas grand-chose. Je me rends même compte que je ne me rappelle que vaguement de ses films. Et pourtant, en sortant de cette longue discussion, l’envie de lui consacrer un documentaire s’impose comme une évidence.
Un réalisateur de films de vampires, de films pornos, de films étranges traçant son chemin depuis 1968 et personne n’en parlait ? Cela semblait incroyable.
 
Ensuite, il y a ce conseil de sa part : « Tournez. Tournez n’importe quoi, mais tournez. » Sur le coup, ces mots me semblent presque banals. Mais en me replongeant dans sa carrière, ils prennent une autre ampleur. Il y a alors comme une évidence à filmer cet homme, une envie presque scientifique de témoigner de son parcours. Ça serait quand même une honte dans ce pays cinéphile, se vantant d’aimer le cinéma, qu’on ne rende pas hommage à un cinéaste accompli qui a littéralement consacré sa vie à son art. Il y a de quoi inspirer des légions de jeunes cinéastes, et pourtant personne n’en parle…
 
Première relecture de ses films. Le viol du vampire, délire dadaïste, œuvre barje, complètement allumée et surtout belle… belle à en tomber par terre. Suivent les autres : le psychédélisme du Frisson des vampires, l’étrangeté très Franju de La vampire nue, le pari muet du Requiem pour un vampire… La poésie macabre à son apogée dans La rose de fer… Plongée dans un univers fait de poésie, de bric et de broc, parce que pas de moyens – mais où chaque plan est issu d’un imaginaire personnel, où l’on ressent avant tout une urgence, un besoin vital d’évoquer ces personnages, ces images-là (je pense bien sûr à la plage de Pourville, leitmotiv de l’œuvre de Rollin, surface de projection la plus naturelle de ses obsessions).
 
Jean Rollin nous a reçus, souvent. Chez lui, sur son dernier tournage (Le masque de la Méduse, 2010), il s’est prêté au jeu de l’interview, du réalisateur filmé en pleine action. Mais nous n’aurons pas eu la chance de lui renvoyer la balle. Il décède le 15 décembre 2010 alors que le documentaire est encore en montage.
 
Jean Rollin in Jean Rollin, le rêveur égaré. Il parlait de son avant-dernier film comme de son film testament. Et de fait, à l’époque de sa projection, en 2006, La nuit des horloges avait tout d’une œuvre « somme », d’un film parfait pour finir une étonnante carrière en beauté. Un film où « tout le monde est mort » comme me le disait un de ses grands amis à la sortie de la salle, avec une urgence dans la voix que j’entends encore distinctement et qui m’a serré le cœur sans que je comprenne vraiment pourquoi.
 
La nuit des horloges suit le parcours d’Isabelle, la nièce de l’écrivain-réalisateur Michel Jean. A la mort de son oncle elle hérite de ses biens et elle est entraînée dans l’univers de l’artiste, à la rencontre des fantômes du passé, des fantômes de la création, bref, elle fait connaissance avec les personnages de Michel Jean. Ce Michel Jean c’est évidemment Jean Rollin (qui a tourné sous divers pseudos « Michel Gentil » par exemple, surtout pour des films pornos). Isabelle, jouée par Ovidie, croise ainsi le chemin d’acteurs de Rollin, et le montage insère des films passés, de manière absolument naturelle, organique même. Au fur et à mesure qu’elle s’enfonce dans les méandres du créateur, elle perd la raison.
 
Mais ce n’est pas un film “fou”, comme pouvait l’être son premier film. C’est un film apaisé, étrange encore une fois, certes. Il s’agit avant tout d’un film « hanté » : hanté par la mort, par le passé, par le regard de Rollin, jamais nostalgique, mais baigné de cette poésie qui donne à son œuvre une douce amertume si particulière. J’étais très impressionné par le film et sa capacité à revisiter une carrière et à la « clore ».
 
Il y a quelques semaines, je retombe donc sur La nuit des horloges. Bien que je reconnaisse immédiatement le film, j’ai l’étrange sentiment que quelque chose a changé. L’image même me semble altérée, la tonalité est plus grave encore, l’ambiance est… celle d’un tombeau.
 
Il y a une vraie douleur à voir ce film désormais, la tristesse qui s’en dégage, c’est la mienne, mais aussi celle d’un artiste qui de son vivant a créé son au-delà. Un homme qui a donné chair à sa vision. Ses personnages trouvent là en cette nuit, une destination, enfin… L’errance, qui fait partie de l’univers rollinien au même titre que l’érotisme, semble trouver ici un aboutissement. Une terre d’accueil que cherchaient peut-être tous ces personnages.
 
Image du film Jean Rollin, le rêveur égaré, Jean Rollin est mort. Il hante ce film comme rarement un cinéaste a habité son œuvre. Je ne verrai plus jamais La nuit des horloges comme je l’ai vu la première fois. Mais la peine que je ressens est indissociable de la beauté qui s’en dégage. Et pourtant je ne puis m’empêcher de me demander si tous ceux qui n’ont pas connu Jean Rollin ressentiront ce même désarroi, cette même douleur.
 
Avec ce film Jean Rollin met en scène l’éternel point d’interrogation que représente la mort. Il n’est pas le premier et certainement pas le dernier. Mais il est un des rares à avoir poussé l’exploration de ce continent inconnu jusque-là.
 
Avec Damien Dupont, Yvan Pierre-Kaiser est le réalisateur du documentaire Jean Rollin, le rêveur égaré, réalisé en 2011 et présenté en avant-première à la dix-septième édition de l’Etrange Festival.
©Photo droits réservés®
Yvan Pierre-Kaiser à gauche et Damien Dupont à droite
Tonight here at Fascination I am very excited to present this Q&A I recently conducted with filmmaker Damien Dupont, one of the directors (along with Yvan Pierre-Kaiser) of the upcoming documentary Jean Rollin,le rêveur égaré (Jean Rollin, the stray dreamer).  I am thrilled that Damien agreed to participate in this, as I know we are all excited about his upcoming film, and I can't thank him enough.  Enjoy the interview and support his upcoming work on Jean Rollin.
 
Jeremy Richey:  Hi Damien. Thanks so much for taking time out of your schedule to participate in this interview. I really appreciate it and know my readers here will love it. To start off, can you tell us a bit about your background and where you are from?
 
Damien Dupont:  Hi Jeremy. It is a pleasure to answer your questions. So, I was a student at Paris VIII University, I studied Cinema. I met Thomas and Yvan at that time. We had the same plan: to become movie directors and producers. My first movies were made with University: an experimental movie on a doppleganger and I made a movie with Yvan: a short film about the critics who don’t like Horror Movies, Sci-fi Movies, etc. That movie contained false extract movies, made by ourselves too. We were inspired by Videodrome, Texas Chainsaw Massacre, Das Kabinett des Doktor Caligari and David Lynch’s movies. It was a kind of comedy.
 
How did you initially get interested in film and who were some of your early influences?
 
My parents used to take me to the cinema every week. They often talked about movies like Fog by John Carpenter or The fly by David Cronenberg. My early influences were Naked Lunch by David Cronenberg, Blue Velvet and Twin Peaks, Fire Walk with Me by David Lynch. These movies were like a revelation. They opened my mind. They were so different from other movies I was seeing.
 
How did you first discover the cinema of Jean Rollin?
 
My first discovery was Le viol du vampire (The rape of the vampire). This film was made in 1968 and is still completely crazy, it’s always a strange experience. To tell the truth, the first time, I didn’t like this movie. It was too strange, too “dadaist”. Now, I love it. It’s fun and crazy, maybe one of the strangest movies of the story of the cinema.
 
Tell us about Jean Rollin, le rêveur égaré and how the project came about?
 
One day, Yvan phoned me : “I’ve got the phone number of Jean Rollin. Do you want to meet him ?” Me: “Of course !”. Yvan called him. The next week, we met Jean Rollin. He was a kind old man living in Paris. We talked with him for several hours. He told us about his incredible life and career. His mother was a friend of Jacques Prévert and Jean Cocteau’s. His lost movie, L’itinéraire marin, was written by Marguerite Duras (dialog). In 1968, his first film’s audience (The rape of the vampire) wanted to lynch him as they hated this movie! During the seventies, Jean Rollin began to make porn movies, etc. Meeting him was a great moment. In the end, Yvan and I had the same idea: make a documentary on Jean Rollin. In the beginning, we wanted to make a short film of 26 minutes. After 2 years, it was 52 minutes. After 5 years, it was 78 minutes.
 
You got to interview a number of Rollin’s most notable collaborators and Rollin himself. Can you tell us who we will see in the film and was there anyone you were particularly excited to meet and talk to?
 
The shooting of the movie lasted five years. So we interviewed Jean Rollin several times over that period. His death stopped the meetings, it was very sad… In the end, he was very sick.
 
In the movie, you will see Jean-Loup Phillipe (friend and actor of Jean Rollin), Natalie Perrey (his collaborator from the beginning, she was an actress, an editor, a script-writer, a production manager etc. ; unfortunately, she died in 2012), Jean-Pierre Bouyxou (a movie critic and Jean Rollin’s friend), Pete Tombs (Mondo Macabro’s editor, Immoral Tales’ writer), Pascal Françaix (who wrote “Jean Rollin cinéaste-écrivain”), Brigitte Lahaie, Ovidie, Caroline Vié (a movie critic) and Philippe Druillet (the great French comics artist ; he worked on the set of The rape of the vampire and drew the movie posters of The rape of the vampire, The nude vampire and The shiver of the vampires).
 
I was very excited to meet Philippe Druillet and talk with him. And that was a great time and the last interview for the documentary… We drank lots of wine, he is a cool guy and a genius. He made all the furniture in his workshop himself… It felt like being in one of his comics, a very strange feeling! A really great moment and an excellent interview.
 
Your film has played a several festivals already. How has the reception been and will there eventually be DVD release?
 
The reception by the audience, the friends and the family of Jean Rollin was excellent. We didn’t expect it after 5 years of work. It was very moving.
 
The movie should be released in France in 2013 and maybe in North America in the same year and the DVD will have many features, hopefully.
 
What are your personal favorite films by Jean Rollin?
 
Iron rose and Requiem for a vampire are the most beautiful Jean Rollin’s movies. The quintessence of his unique talent.
 
With the recent Kino/Redemption Blu-rays and Finders Keepers soundtrack releases Jean Rollin has been getting more mainstream attention, to English language audiences, than ever before. Your film will certainly help strengthen his legacy even more. What is it about the works of Jean Rollin that remains so captivating?
 
It’s very hard to answer. I don’t really know. These movies are hypnotic dreams with beautiful naked women. They are unique erotic macabre movies. A beautiful wedding between sex and death.
Thanks so much Damien for taking the time to participate in this Q&A!  I know I speak for all Jean Rollin fans when I say thank you and Yvan for making this film...we are all extremely excited to see it and we wish you both all the success in the world.  Thanks again!
A Fascination Q&A with Filmmaker Damien Dupont
Monday, October 8, 2012
Jean Rollin, le rêveur égaré
The stray dreamer
 
Une production Burning Rooster Productions et Purple Milk Production
Écrit et réalisé par Damien Dupont et Yvan Pierre-Kaiser
 
Avec la participation de :
Jean Rollin,
Jean-Pierre Bouyxou,
Pete Tombs,
Natalie Perrey,
Pascal Françaix,
Brigitte Lahaie,
Ovidie,
Jean-Loup Philippe,
Caroline Vié
et
Philippe Druillet.
 
Prise de vue : Thomas Van Hoecke - Yvan Pierre-Kaiser
Prise de son : Thomas Van Hoecke - Damien Dupont - Julien Appert
Montage : Thomas Van Hoecke
Musique : Philippe d’Aram
Commentaires : Yvan Pierre-Kaiser
 
2011 -Documentaire-  78 min. environ Format DV-Cam - 16:9
©Purple Milk Production - Burning Rooster Productions, 2011®.
 
CONTACT :
Purple Milk Production
106, rue de la Cascade
60700 Pontpoint
03 44 53 30 27
contact@purplemilk-prod.com
Qui est Jean Rollin ?
 
Un homme qui a côtoyé pendant son enfance certains des plus grands intellectuels du XXe siècle.
Un artiste dont le premier film, aux dialogues signés par Marguerite Duras, a dramatiquement disparu.
Un réalisateur à la carrière singulière et unique en son genre dans le cinéma français, avec des films ouvertement fantastiques, surréalistes, poétiques - déconcertants.
Un cinéaste assassiné depuis toujours par la critique mais qui commence, enfin, à profiter d’une certaine reconnaissance en France, alors que de nombreux fans le vénèrent déjà en Europe et aux États-Unis.
Jean Rollin signe une œuvre marginale et méconnue traversée par la mort et la nostalgie, et dont la principale obsession est le temps, celui de l’errance et du rêve.
Jean Rollin meurt le 15 décembre 2010 à l’age de 72 ans.
Ce documentaire est un hommage à ce réalisateur unique, avec les témoignages de ses plus proches collaborateurs.
Le portrait d’un artiste qui n’était pas vraiment de ce monde.
Une photo de fin de tournage du film/documentaire dédié à Jean Rollin au cimetière du Père-Lachaise 29 août 2008.
Ici, Jean Rollin en compagnie de Thomas van Hoecke de PurpleMilk production et des deux réalisateurs du film/documentaire
Jean Rollin, le rêveur égaré
Yvan Pierre-Kaiser et Damien Dupont qui ont fait la photo.
Your browser does not support the audio tag.
Jean Rollin  à Pourville-sur-Mer
mai 2005.
Publications internet 
Evenementiels 
Jean Rollin Auteur 
G-E6NH8JM7S2
Décors et lieux de tournage des films 
À propos de Jean Rollin 
En mémoire de Jean & Simone Rollin 
Les objets souvenirs 
Jean Rollin WebStore 
Hommages à Jean Rollin 
Partager
Tweeter
Interviews Jean Rollin 
Souvenirs de Jean Rollin 
Hommage à Jean Rollin auteur par Dali Lenoir Abraham FilmsArtProduction 
Affiches et Photos 
Ventes privées 2011/2012 
Thème musical  La nuit des horloges  de Jean Rollin - ©Philippe d'Aram®
Your browser does not support the audio tag.
sur le site officiel français dédié à
Jean Rollin, cinéaste-écrivain
03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
Jean-Loup Philippe (official)
Tweets de @lesfilmsabc
En mémoire de Jean Rollin 1938-2010
Suivre @lesfilmsabc
Compteur Global
Voir le profil LinkedIn de Véronique D.TraversVoir le profil de Véronique D.Travers