Jean Rollin avait une très bonne culture musicale. Philippe d'Aram, compositeur de musiques de films pour de nombreux films de Jean Rollin, l'explique très bien  dans une interview donnée en 2005 au domicile du cinéaste disparu, mais aussi dans ses conférences sur le thème de l'impact de la musique au cinéma, qu'il donne à travers la France pour expliquer le rôle important de la musique dans les films. Et c'est vrai.
C'est très souvent à certains dialogues marquants mais aussi à la partition musicale d'un film que l'on se souvient d'un film.
 
Jean Rollin me demande donc, de raconter cette anecdote de la sœur d'Adolf  à Serena, afin de détendre un peu la tension et le trac qui la gagnaient. Serena insiste de son côté, curieuse, mais s'attendant quand même au pire…  Je réponds, à Jean que ce n'est peut-être pas prudent de raconter ça à Serena avant de tourner la scène dans laquelle elle joue.
Nous nous étions aperçu Jean et moi que Serena était un peu intimidée par cette agitation de tournage.
Et elle s'évertuait a mémoriser son monologue pour la scène d'ouverture du film.
Il nous semblait évident que Serena devait participer au film, donc d'avoir un rôle dans ce merveilleux musée que nous avons eu comme décor grace à son intervention, et son rôle est important, et donne une dimension particulière au film.
Je dis à Serena, « Es-tu vraiment sûre que tu souhaites que je te raconte la sœur d'Adolf, elle est charmante cette femme là… », lol.   Sur  l'insistance de Serena, je m'exécute. Un temps.
Et, Serena se rend compte que le fou rire la gagne.
Là, arrive le moment de tourner.Dur.
Elle y repense,  et doit se contenir pour ne pas rire en se tordant les mains.
C'est ce qui explique pourquoi, Serena se tient les mains pour garder son sérieux pendant toute la scène d'ouverture du film…
Dès que nous avions un instant, Jean, Serena et moi, passions nos moments ensembles et c'était de franches rigolades.
Ci-dessous, avec ses mots, Serena évoque ce souvenir…
Jean Rollin, Jean-Loup Philippe et Nicole Roullet-Philippe
 
 
 
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
 
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Décor cimetière du Père-Lachaise Paris
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Rôle de La Promeneuse
Julie Dubosc
Natalie Perrey 28.02.1929 - 25.03.2012
Sandrinette Thoquet
Décor cimetière du père-Lachaise Paris
Béatrice Ferrand
Johann G.louis
Sabine Lenoël
Décor Forêt brûlée de Melun-Sénart
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
Natalie Perrey  28.02.1929 - 25.03.2012
Rôle de La Gardienne des clés
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
Maison de Haviland Parc du Reynou
Le Vigen Limoges
Jean Rollin (03.11.1938 - 15.12.2010) et Marie-Simone  Morel Rollin (09.05.1934 - 27.03.2016)
 
Pour obtenir cette œuvre majeure, dernier témoignage  visuel de Jean Rollin sur son dernier film,
Le masque de la Méduse
contacter directement Jean-Loup Martin par mail ou sur son site internet Cendrane Films,
ou commander le DVD du film qui doit paraître aux Editions Harmattan vidéo Paris.
 
Je remercie infiniment Jean-Loup Martin, pour ce témoignage émouvant dédié à mon ami,
Jean Rollin, cinéaste-écrivain
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Ci-dessus, les photographies de tournage du film La nuit des horloges 2006.
Ovidie dans le rôle d'Isabelle et la boîte à musique The Magic danser, sur le décor de la petite ceinture de Paris proche de la rue Petit dans le XIXè arrondissement de Paris, et sur le décor de
la Maison des Haviland au Parc du Reynou à Le Vigen Limoges.
 
Ci-dessous quelques photos souvenirs du tournage…
 
Le titre  initial du film La nuit des horloges s'intitulaitLa nuit transfigurée et a été remplacé parce que La nuit transfigurée n'était pas libre de droit. Il s'agit du titre d'une œuvre musicale pour sextuor à cordes (deux violons, deux altos, deux violoncelles), composée par Arnold Schönberg en 1899.
Sabine Lenoël dans le rôle de l'Ange noir
 
A la mort du réalisateur et écrivain Michel Jean, Isabelle, sa jeune cousine hérite d’une jolie demeure à l’abandon et de bien d’autres choses encore ! Elle-même inspiratrice de son œuvre, elle est assaillie par les créations de l’artiste qui se déplacent d’un monde à un autre en empruntant les ouvertures d’horloges…
La nuit des horloges est certainement le film le plus abouti de Jean Rollin. Epuré des scories du Fantastique et de ses péripéties budgétivores (que ses détracteurs lui reprochent souvent, vu ses moyens modestes), c’est la quintessence de son œuvre cinématographique, dans ce qu’elle a de plus intime…
 
Il s’agit bien du testament artistique d’un créateur (et le nom de Michel Jean, le prénom véritable, inversé de Jean Rollin, ne nous permet pas d’en douter), d’un auteur issu de la sphère surréaliste, à la pensée matérialiste et révoltée, en butte contre l’absurdité d’une vie éphémère, contre la déchéance de la chair, l’impossible fusion de la vie et de la mort, des rêves trop fulgurants et de la réalité…
 
Les images fantômes investissent une Ovidie comme on ne l’a jamais vue, parfaitement convaincante en tant qu’Isabelle. Elle recherche son parent disparu, au contact de ses objets familiers (la rose de fer, les livres…), usant d’eux comme de liens médiumniques ou chamaniques.
 
Bien évidement, les références sont nombreuses. Rollin puise dans le creuset de sa propre création, s’autocannibalisant de façon étonnante. La surprise vient des inserts de ses films précédents dont la magie opère complètement, grâce à un montage remarquable. La beauté des images de Rollin, débarrassées de leurs contextes, saute aux yeux. Les romans de Jean Rollin sont également évoqués ici et là, au détour d’une phrase, d’un plan et le film prend vite des allures de clé donnant accès à une œuvre complexe et cohérente. Mais les références sont parfois exogènes. Isabelle, telle l’Alice au pays des merveilles de Lewis Caroll, est à la recherche de son imaginaire, représenté par le cinéaste faisant office de lapin blanc… Et cette horloge, porte des fantasmes et de l’imaginaire de Rollin, n’est-elle pas celle de Rouletabille* du Mystère de la chambre jaune ?
 
Telle Isabelle, on est emporté dans ce ressac de flux conscients et de reflux oniriques (à moins que cela ne soit l’inverse ?). Le spectateur roule sous la houle, tels les galets de la plage de Pourville, complètement désorienté, dans un environnement où la logique à fait place au sensoriel. La logique de l’illogique, car rien n’est vrai… Et c’est beau ! Les décors sont des tableaux, le château, la forêt pétrifiée, le Musée de La Specola, magnifiés par la photographie de Marfaing-Sintes… Tout est hors du monde.
 
Le casting est formidable, cristallisant les émotions, comme autant de joyaux, dans des moments d’intensité rare, avec une mention spéciale à Sabine Lenoël et Nathalie Perrey. Même si on est parfois plus proche des récitatifs du théâtre que du cinéma (à l’instar de L’année dernière à Marienbad d’Alain Resnais), l’effet est garanti. En outre, l’amateur rollinien verra défiler de nombreuses têtes connues. Et l’on s’émeut de revoir tel acteur avec trente ans de plus…
 
Isabelle recherche son cousin à corps perdu, allant jusqu’à tenter l’impossible union avec une gisante de cire à La Specola, de l’autre côté de la vitre, de l’autre côté du miroir. Orchestré par les créatures de Michel Jean, ce rituel insensé, d’une beauté troublante, sera voué à l’échec… Pour être finalement elle-même, Isabelle devra s’affranchir de son pygmalion, mais est-on réellement soi-même sans les repères de son passé ? C’est sur cette interrogation que nous laisse le film de Rollin, complètement épuisé par un tel déferlement d’émotions. La désillusion est palpable face à ces horloges qui, si elles sont des portes, n’en sont pas moins les témoins du temps qui passe et de l’obscurité tout au bout du chemin (tel le tunnel du début du film). La nuit des horloges… Et si la philosophie de Rollin était contenue dans ce titre ?
 
Rollin a signé son œuvre majeure, ses fans apprécieront, ses détracteurs ricaneront peut-être encore, frustrés de n’avoir pas tout compris. Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis…
 
*Pour mieux comprendre Rollin dans son contexte artistique, on conseillera la lecture de son dernier ouvrage, Les dialogues sans fin, consacré à ses fréquentations du milieu littéraire d’après-guerre…
 
La nuit des horloges (Les films ABC 2006)
Mise en scène de Jean Rollin
Image : Norbert Marfaing-Sintes
Musique : Philippe d’Aram
Avec : Ovidie, Sabine Lenoël, Nathalie Perrey, Sandrine Thoquet, Jean-Loup Philippe, Françoise Blanchard, Maurice Lemaître, Dominique Toussaint, Julie Duboc.
Jean Depelley et Fabrice Maintoux,les hommes bêtes
Simone Rollin à la fenêtre.
Jean Depelley l'homme-chouette à gauche.
Fabrice Maintoux, l'homme coq, à droite.
Sabine Lenoël, au centre.
Jean Rollin.
Jean Depelley l'homme-chouette à gauche.
Fabrice Maintoux, l'homme coq, à droite.
Sabine Lenoël, au centre.
La nuit des horloges
Par Jean Depelley
Mercredi 29 novembre 2006
 
Dernière journée de tournage. Le planning est à peu près respecté, mais la tension est visible sur toute l’équipe.
Un vague sentiment de fin de fête commence à m’envahir.
Le tournage démarre en début d’après-midi. Il pleut.
Natalie doit jouer sa scène de retour à l’horloge, matrice des fantasmes de Michel Jean.
Elle déclame son texte avec l’énergie d’une gamine de vingt ans.
Impressionnante ! L’horloge branlante oblige à recommencer la scène.
La pluie redouble. Natalie est trempée.
 
Le temps s’est calmé. Un vent froid a chassé les nuages et le ciel est d’un bleu glacial. Ovidie déclame un long texte en extérieur, dans l’escalier descendant à la rivière anglaise. Le ton est juste et nous sommes tous émus…
Quand un paon éructe un « Léon » ridicule et monumental ! L’ingénieur du son aura du pain sur la planche…
Il est temps de tourner le bouquet final : l’incendie de l’horloge.
 
Ovidie prend une lampe à à pétrole des mains de la statue et la jette sur l’horloge, préalablement traitée à l’alcool (l’horloge, bien sûr). Le feu ne prend pas.
Dans le crépuscule magnifique de cette journée hors du temps, Béa et Johann tentent à plusieurs reprises d’y mettre le feu… sans succès !
 
Elle brûle enfin quand le soleil se couche… Juste au bon moment ! La scène est magnifique, sans avoir recours aux éclairages savants de l’équipe ! Elle conclut dignement ces trois jours de rêve. La statue semble surgir des flammes de l’enfer.
Les cendres brûlent longtemps, éclairant de leurs feux changeants les fesses de l’ange d’albâtre… Une image inoubliable !
« Coupez ! Fin de tournage ! ». Tout le monde crie et applaudit.
 
Je ramène Ovidie à la gare. Elle est heureuse d’en avoir terminé avec ce film et de rentrer retrouver sa famille.
Nous prenons un café au buffet de la gare. L’ambiance est assez glauque dans le hall de gare.
Des clochards et des individus louches s’y rassemblent pour la nuit. Elle assume bien son statut de porn star, mais est quand même rassurée de ne pas être seule jusqu’au départ de son train.
Nous parlons de choses et d’autres, Ovidie est pleine d’humour.
Le train part, sa silhouette lumineuse me rappelle les tableaux de Paul Delvaux et les films de Jean Rollin.
Après un dernier dîner un peu triste, nous quittons tous le château à reculons, regrettant de se laisser.
Je suis ivre d’émotions et d’images.
 
Le dimanche suivant, revenu en pèlerinage sur les lieux du tournage, je fouille les cendres de l’incendie et y trouve le cadran de l’horloge, intact, unique vestige de ce tournage mémorable.
Il s’agit peut-être de la dernière horloge…
celle du dernier film de Jean Rollin.
Un trésor !
Jean Depelley
Lundi 27 novembre 2006
 
De manière à préparer la séquence entre Ovidie et Sabine, au pied de la statue, il faut installer cette dernière dans le parc. Toute l’équipe met la main à la pâte, malgré la pluie. La statue est lourde ! Je la protège du mieux que je peux à l’aide d’un parapluie, entre les prises.
 
Commencent les séquences dans la chambre de Michel Jean. Béa et Johann Gasnereau se sont surpassés pour la déco, à l’aide du mobilier prêté, d’affiches de ciné et d’objets appartenant à Jean. L’endroit est chargé d’atmosphère et nous découvrons avec émotion la Rose de Fer, sur une table de nuit.
 
Ovidie donne la réplique à Nathalie Perrey, Simone et Dominique Grousset (la vampire dans Le frisson du vampire…).
 
Le tournage est un défilé d’amis venant faire une pige en souvenir du bon temps. C’est la famille Rollin. Tout le monde se sert les coudes : Nathalie Perrey, malgré son bras cassé, joue et fait la script.
 
Les actrices sont excellentes, donnant leurs textes en une prise. L’éclairage de Norbert fait encore des merveilles, transformant cette petite pièce en une véritable caverne d’Ali Baba.
 
L’arrivée de Laurent Moreau, « script boy » discret et efficace, libère Nathalie de ce fardeau. Elle peut désormais se consacrer presque exclusivement à son rôle d’actrice (avec une énergie qui nous étonne encore !).
 
Il est temps d’entrer en scène.
Homme coq et homme hibou, tels sont nos rôles dans La nuit des horloges ! Conservés depuis 1969, les masques de cuirs que nous portons sont ceux utilisés dans La vampire nue. Alors que le masque de hibou reposait en paix depuis des années dans les placards de Jean Rollin, celui de coq a eu l’occasion de prendre l’air lors du tournage d’Harry Dickson, La griffe d’Horus, un essai sans suite réalisé en 1990.
 
Je change de pantalon, non sans une certaine émotion, dans la loge aux côtés d’Ovidie ( !)… Fabrice et moi revêtons nos masques de cuirs et allons sur une terrasse prendre une pose martiale et menaçante. Il pleut, mais nous ne sentons pas les gouttes ! Simone apparaît derrière nous, dans un œil de bœuf. Le tableau est saisissant.
 
La télé locale vient faire son reportage, interviewant Ovidie et Jean. Martial Codet-Boisse monte un superbe sujet pour FR3 Limousin Poitou Charente, retrouvant l’atmosphère rollinienne de l’instant. Mon masque (le hibou) est très mal taillé. Les trous ne sont pas en face des yeux. Trop grand, le masque tombe sans arrêt, je le retiens « les doigts dans le bec ». Je risque de me casser la figure à chaque pas, surtout quand nous barrons le passage à Ovidie, au cours d’un plan dans lequel elle rentre brusquement dans le château.
 
La fin d’après-midi arrive et je ramène Dominique Grousset à la gare. Je lui fais part de mon émoi d’adolescent à la vision de La vampire nue et de la scène dans laquelle elle sort du puits, vêtue de chaînes… uniquement.
 
Après quelques plans sur la superbe balustrade, au cours desquels Ovidie, chandelier à la main, suit Nathalie Perrey, le visage caché derrière une voilette, Fabrice et moi reprenons nos atours d’hommes-oiseaux. C’est la scène du grand escalier. Nos épouses respectives sont arrivées et peuvent assister à ce moment si important pour nous ! Nous descendons les marches majestueuses, recouvertes d’un velours rouge usé par le temps, en portant des lampes à huile, de part et d’autres de Sabine. Ovidie nous bouscule pour monter l’escalier. Derrière, l’ange girouette et la Lilith de Fabrice montent la garde. L’instant est magique, toujours rehaussé par les bleus et les rouges de Norbert.
 
Entre deux prises, les provinciaux que nous sommes faisons un feu d’enfer dans la superbe cheminée du grand salon. Tout le monde vient s’y réchauffer à tour de rôle !
 
Fabrice et moi devons ensuite porter Sabine, pour la procession funéraire surréaliste. Venant du dehors, où la pluie redouble et engloutit le fabuleux carrelage en mosaïque de la terrasse, nous devons traverser le grand salon. A la première prise, Fabrice, qui n’y voyait pas mieux que moi sous son masque, rate la porte. Nous manquons de peu nous renverser tous les trois dans l’eau. La deuxième prise est heureusement la bonne.
 
Sabine a peur : nous devons ensuite la porter dans le grand escalier, aveuglés par nos masques. C’est sa dernière scène. Si elle tombe… Rollin connaît la musique avec ses actrices ! Fabrice, à l’avant sert tellement Sabine qu’elle suffoque ! Nous refaisons la scène. « Action… Jeu… ». L’instant est grave, chaque pas est compté… « Coupez ! Elle est bonne ! ». Ouf ! C’est la fin d’une dure journée.
 
Au cours du dîner que nous prenons, comme tous les soirs, dans les dépendances, je sors un instant dans la nuit admirer le château, encore illuminé des milles feux du tournage. A cette heure et avec cet artifice, on ne voit pas les ravages du temps et de l’abandon sur la majestueuse bâtisse. Je me couche le soir fatigué, mais fier d’avoir contribué à faire revivre l’espace d’un instant la splendeur passée de cette demeure.
Dimanche 26 novembre 2006
 
L’équipe a installé son matériel le samedi précédant au château du Reynou, une superbe propriété 19ème avec parc paysager. Le domaine fut construit par un magnat de la porcelaine, puis abandonné, avant sa reconversion il y a une petite dizaine d’années en un magnifique zoo. Une petite fête dans les dépendances du château a eu lieu le samedi soir. Béatrice Ferrand, la chef déco, délaisse les outils pour s’occuper des repas et collations. Avec énergie et dévouement, elle parvient à créer des moments de convivialité qui soutiennent l’équipe (son Colombo au riz restera dans nos mémoires !). Le tournage commence enfin le lundi après-midi !
 
Débutent les séquences dans le château, où, de l’horloge, sortent successivement Julie Duboc, Jean-Loup Philippe et Sabine. Un long dialogue émouvant entre Sabine Lenoël et Julie, la jolie adolescente, donne le ton : nous y sommes enfin ! Quelle curieuse impression que celle-ci ! Etre téléporté à l’intérieur d’un film de Jean, avec ses dialogues théâtraux, grâce au jeu de couleurs de Norbert Marfaing-Sintes (le chef op de Rollin depuis Les deux orphelines vampires)…
 
Avec Jean Rollin, la première prise est souvent la bonne. Parfois, 3 prises sont mises en boîte, mais c’est un maximum. On perçoit chez Rollin un besoin d’immédiateté dans la création.
 
Ovidie arrive ce jour par le train. Fabrice est allé la chercher. Le portail du château ne veut pas s’ouvrir devant la voiture. Ovidie, un peu crevée et trouvant ce tournage décidément trop long, fait un peu la tête. Le temps n’est pas au beau fixe. Pendant que se jouent ces drames, Simone Rollin, silhouette fantomatique, se promène insouciante dans le parc…
 
La porte de la loge des artistes, seule pièce chauffée du château, est vite recouverte d’un voile pudique, afin de conserver un peu de chaleur si rare dans cette grande maison, mais aussi pour cacher à la vue de certains les charmes anatomiques des actrices !
 
Je fais connaissance avec Jean-Loup au cours d’une promenade au bord de la rivière anglaise et, au moment où il se présente, nous passons devant l’enclos des loups qui nous regardent avec convoitise… La coïncidence nous fait sourire ! Il me parle du premier film de Jean Rollin, L’Itinéraire Marin, dialogué par Marguerite Duras et dans lequel il jouait déjà. Un film perdu à ce jour. Une blessure pour lui et Rollin… L’ambiance est très nostalgique, dans les allées couvertes de feuilles mortes.
 
Julie Duboc reprend son train et ses cours le lendemain sur Paris.
Véronique Djaouti-Travers prend photo sur photo. Entre chaque clic, elle ne perd jamais l’occasion de nous raconter des anecdotes savoureuses sur les tournages précédents. Certaines dépassant le cadre de ce que la morale approuve, nous nous contenterons de nous en souvenir !
 
Les prises terminées, je ramène Sabine à son hôtel.
La nuit des horloges
Le tournage
La façon la plus adéquate de retranscrire l’atmosphère de ce tournage nous a paru être la réalisation d’un journal de bord. Vivez donc au jour le jour l’aventure de cette réalisation mémorable de Jean Rollin !
Extraits du film
La nuit des horloges
La préparation du film La nuit des horloges s'est  déroulé sur plusieurs années, le tournage du film, lui, sur plusieurs mois.
En fait, l'écriture du scénario lui-même a débuté en 2002/2003. C'est Michel Gué, hélas disparu aujourd'hui, qui nous a aidé pour tenter de monter l'opération financière du film. Finalement, Jean a décidé de financer seul une très grande partie du film. Nous avons obtenu par la suite le partenariat de la Région du Limousin où le film est d'ailleurs sorti en exclusivité en novembre 2008 en même temps que la sortie du livre des mémoires de Jean Rollin,
MoteurCoupez!.
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L'histoire de
La nuit des horloges
Nous avions une très bonne équipe et nous nous entendions tous très bien, alors que ce tournage s'est étalé sur plusieurs mois, pour raisons de budjet restreint, c'était Jean qui avait financé l'intégralité du tournage sur ses droits d'auteurs de ses précédents films.
Il avait à cœur de payer tout le monde, au tarif syndical. Même si c'était peu, il mettait un point d'honneur à rétribuer toutes les personnes qui travaillaient avec lui, en oubliant si nécessaire de se rétribuer lui-même.
Je me souviens, que Jean me faisait un peu la tête quand je m'évadais avec Simone Rollin, pour aller dîner en ville.
Il régnait sur ce tournage, un grand professionnalisme de tous les membres de l'équipe et une ambiance extraordinaire.
L'équipe technique du film
L'équipe technique du film
L'équipe technique du film
Brice Morin premier assistant réalisateur
Sabine Lenoël
Norbert Marfaing-Sintès 
notre directeur de la Photographie
Jean Rollin
Jean Rollin
Jean Rollin en avant plan
Jean-Loup Philippe en arrière plan
Natalie Perrey 28.02.1929 - 25.03.2012
Johann Gasnereau-Louis et Natalie Perrey
Béatrice Ferrand, chef décoratrice aux cuisines
Noëlle et Jean Depelley
Décor de la Maison des Haviland au Parc du Reynou à Le Vigen Limoges, 2006.
Ci-dessous, la scène d'ouverture du film
La nuit des horloges.
Günter Meisner dans le rôle d'Angela la sœur d'Adolf
Günter Meisner dans le rôle d'Angela la sœur d'Adolf
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« Un souvenir particulièrement drôle s'impose à moi : c'était dans le train du retour, et tu venais de me décrire le faciès d'Angela dans son «habit de lumière» – je te cite – quand, en revenant du wagon restaurant nous avons eu une surprenante vision : ladite Angela s'était réincarnée dans une passagère qui lui ressemblait d'une façon effrayante, moustache comprise. C'était déjà dur de ne pas piquer un fou rire, mais la retention rigolarde fut impossible quand, sérieuse comme une papesse, tu as fait une élégante courbette pour laisser la place au monstre venu d'ailleurs…».
Serena Gentihomme
mars 2013.
L'anecdote de la la sœur d'Adolf vue par Serena Gentihomme :
 
«L'ombre d'Angéla…
 
Ténèbres. Squelettes monstrueux d'animaux préhistoriques sous lesquels je me sens emprisonnée, écrasée. L'excitation, le trac.
 
Des spots qui s'allument, violents. Assise dans le coin le plus sombre de cette salle de La Specola, je me dis et redis, avec appréhension, les phrases surréalistes et angoissantes de ma réplique :
 
« Ici, c'est la maison des écorchés…»
 
Soudain, je remarque un conciliabule, entre Jean Rollin et Véronique, sa meilleure complice. Du coup, la pression monte : ces deux-là sont capables de tout, y compris de…
 
Un pressentiment s'impose à moi : oui, ils sont capables de déclencher, chez moi, un fou rire, au moment où je devrai interpréter mon premier et sans doute dernier rôle au cinéma – pour lequel je recevrai l'Oscar pour le rôle le plus court et le plus énigmatique de l'histoire du cinéma, je le sens, je le sens…  - Bien sûr, cette pensée n'est pas la plus apte à me faire reprendre mon sérieux, mais les choses empirent, quand Véronique, sérieuse comme une papesse, se penche à mon oreille, murmurant:
— Souviens toi, d'Angela, la sœur d'Adolf, dans L'As des as…
Jean Rollin, quant à lui – le perfide – s'est mis à fredonner la célèbre musique de ce film, juste avant de m'appeler pour que je donne le meilleur de moi-même face à la caméra.
 
Misère! Apparemment, je suis allée au bout de ma performance, mais, me revoyant, je constate que je me tords les mains, dans l'effort d'étouffer le fou rire à la pensée de ce private joke, faisant allusion à une jeune mariée présentant une fâcheuse ressemblance avec ce personnage virilement moustachu: tout un mythe né entre deux délires, en janvier 2002, lors de repérages florentins auxquels Véronique et Jean m'avaient fait l'honneur de participer.
Espérons que le spectateur n'ait vu que du feu – infernal, bien sûr – dans mon jeu de mains… ».
 
Ci-contre un extrait du film L'as des as de Gérard Oury dans lequel on voit l'acteur Günter Meisner dans le rôle d'Adolf et de sa charmante sœur ; Angela et  l'extrait musical du film de Vladimir Cosma…
 
Film disponible en DVD.
Nous étions en effet, peu pour le tournage au Musée de la Specola à Florence en Italie en mai 2006, un trop grand nombre de personnes présentes aurait mis en péril les cires exposées.
Il était prévu de tourner aussi dans d'autres musées, français ceux-ci, mais malheureusement, le projet au Musée Dupuytren n'a pu se faire car il n'était pas adapté, et le Musée Delmas-Orfila-Rouvière qui se trouvait au dernier étage de la Faculté de Médecine à Paris,  a définitivement fermé ses portes et les moulages de cire ont été placés dans des cartons et entreposés dans des entrepôts fermés à clé inaccessibles au public.
Une partie de ce musée semblait être aussi l'ancien musée de la Préfecture de Police où se trouvaient les moulages de cire des têtes de suppliciés tombés sous le couperet des Bois de Justice, en France. 
L'on y voyait notamment des reproductions assez impressionnantes de têtes de guillotinés.
Seules quelques photographies faites par moi, ainsi que des prises de vues faites par mon ami Daniel Gouyette, existent.
Au final, c'est grace à Serena Gentihomme  que nous avons eu accès au Musée de la Specola à Florence en Italie.
Ce tournage s'avérait incertain à plus d'un titre à cause du financement et aussi à cause de la santé de Jean Rollin.
C'est vrai que nous avons eu beaucoup de chance avec ce tournage, car en regard des délais de tournage des plans et scènes espacés de plusieurs jours, de semaines voire de plusieurs mois, le tournage du film ayant commencé par les plans du Musée La Spécola en Italie en mai 2006, s'est achevé en novembre 2006 par les scènes dans la grande demeure des Havilland au parc du Renou aux environ de Limoges.
Tous les plans raccordaient entre eux, une chance incroyable…
Ci-dessous quelques photos de tournage du film La nuit des horloges d'une autre provenance.
Décor demeure des Haviland, Parc du Reynou Le Vigen
Ce tournage a été un merveilleux souvenir. Nous avions obtenu ce décor grace à
Jean Depelley et Fabrice Maintoux.
Après avoir visité la demeure Laborde, qui cependant, correspondait exactement à la maison décrite dans le scénario mais qui malheureusement, était trop cher pour le budget du film et qui heureusement, nous permis d'obtenir cette grande demeure des Haviland au Parc du Reynou sur la commune de Le Vigen, proche de Limoges.
Cette propriété présentait toutefois des particularités. Son plancher s'effondrait par endroit, ce qui était dangereux.
Mais l'avantage était son prix de location et la possibilité de pouvoir y placer la statue et l'horloge devant la maison,
et d'y mettre le feu, ce qui n'aurait pas été possible dans l'autre maison.
L'ambiance y était  très agréable, et nous n'étions pas très éloignés en voiture de nos hôtels, pas de problèmes de stationnement ce qui compte pour un tournage, nous n'avions pas à nous soucier de cette préoccupation.
Souvenirs de tournage du film
La nuit des horloges
Ci-dessous quelques photos de repérage pour la préparation du film au musée La Specola Florence Italie.
Serena Gentihomme, grace à qui nous avons eu ce merveilleux musée de La Specola à Florence en Italie, a fait une petite scène. Pendant toute la durée de la scène, elle se tient les mains pour ne pas rire à cause d'une anecdote qui nous est arrivée en janvier 2001 à Jean Rollin et  moi.
Un ami commun à Jean Rollin et à moi, Raymond Audemard, décide de convoler en justes noces en janvier 2001.  Il nous convie donc à son mariage.
Quand nous sommes arrivés Jean et moi à la mairie de Colombes, Jean me glisse à l'oreille si je connaissais le film
L'as des as de Gérard Oury, et me fredonne à l'oreille un des thèmes musicaux du film… Je ne devais pas rire cette année-là moi non plus, mais pour une toute autre raison. Je n'avais pas vu la mariée qui attendait en haut des marches. Je suppose que notre ami Raymond Audemard n'avait pas vu non plus ce qu'il allait épouser. La mariée ressemblait trait pour trait à l'acteur
Günter Meisner qui joue dans le film L'as des as, le rôle d'Adolf Hitler, et  aussi le rôle d'Angela, la sœur d'Adolf.
Nota bene : Le scénario  L'itinéraire marin
est  de Jean Rollin et non de Marguerite Duras qui en a écrit les dialogues.
Et non pas comme il a été souvent cité que le scénario est de Marguerite Duras, c'est une erreur.
Jean Rollin explique cela dans son interview donné en 2005, où il évoque les débuts de sa carrière.
Ci-contre un sujet du journal France3 Limousin fait durant le tournage  du film. Novembre 2006
 
La nuit des horloges
 
Demeure des Haviland au Parc du Reynou à Le Vigen Limoges novembre 2006
Contrairement à ce qui est fréquemment dit,  Jean Rollin dirigeait vraiment ses acteurs.
Il tournait sans découpage ce qui explique en partie la raison pour laquelle  certains n'arrivaient sans doute pas à suivre…. ce qui ne gênait en rien la compréhension du scénario ni du tournage lui-même.
Simple question de bon sens avant tout.
Ovidie affirme-là, une situation qu'elle ressentait probablement pour elle-même, elle est bien la seule, alors à ne pas avoir saisi ce qu'il se faisait sur ce tournage.
Je le sais de métier pour avoir travaillé 20 ans avec Jean Rollin et je n'avais aucune difficulté à saisir les subtilités de mise en scène.
Ci-dessous les deux livres sur le Museo la Specola Florence Italie publiés chez Taschen,
que Jean Rollin m'a offert.
La version icons [photographies des cires anatomiques]
La version trilingue sur l'histoire du musée lui-même et sa fabuleuse collection de
cires anatomiques historiques remontant aux Medicis.
Lien qui pointe vers le site officiel de Jean-Loup Philippe ami de Jean Rollin et qui a joué dans le film
La nuit des horloges
Ci-dessous trois photos du même décor au musée de La Specola à Florence en Italie.
A gauche Serena Gentihomme devant le cercueil de verre ou repose une femme en cire, prise lors du tournage du film La nuit des horloges en 2006.
A droite, la photo du film La nuit des horloges.
Ovidie incarnant le rôle d'Isabelle dans le film  et contemplant le même cercueil de verre…
En dessous ma belle photo de Jean prenant la pose devant le même cercueil de verre,
c'est une photo dite de repérage ou de travail, prise avant le tournage proprement dit.
En 2002, Jean Rollin a fait la connaissance d'une écrivaine ; d'origine florentine habitant Besançon et très versée dans l'histoire du cinéma fantastique et d'horreur.
Serena Gentilhomme, est universitaire spécialiste du cinéma d'horreur et notamment du cinéaste Dario Argento.
Elle enseigne par ailleurs cette discipline à Besançon et est aussi un écrivain de talent.
C'est grâce à Serena Gentihomme,  par son intermédiaire, que nous avons pu obtenir ce décor fabuleux et extraordinaire de ce musée unique au monde de cires anatomiques,
La Specola [ L'observatoire ], à Florence en Italie.
La préparation de ce film s'est faite sur plusieurs années pour des raisons de budjet et de décors compliqués à trouver.
Jean Rollin avait le don de trouver des décors vraiment étonnants et hors du commun mais parfois difficiles d'accès.
Nous avions grâce à Daniel Gouyette qui avait trouvé les contacts de certains musées, pris rendez-vous et visité
les musées de Dupuytren et de Delmas-Orphila-Rouvière à Paris, qui hélas pour ce dernier n'existe plus, ce qui avait profondément scandalisé Jean Rollin de cette mise au rebus d'éléments uniques référents à un passé historiquement sombre de l'histoire judiciaire et médicale de France. Je crois bien que Jean Rollin avait d'ailleurs adressé un courrier au Doyen de l'époque pour lui signifier sa réprobation et sa déception profonde pour cette funeste disparition de ce musée.
Seules subsistent ces quelques images que j'ai faite et quelques prises de vue faites par Daniel Gouyette.
Certaines de ces photographies ont servies pour la fabrication du livre Alice et Aladin, détectives de l'impossible éditions Films ABC.
Et c'est là aussi qu'il y eut l'ébauche d'un futur scénario  dont le film ne verra pas le jour ;
La fiancée du crocodile.
Photos de repérages du film
La nuit des horloges
dont à l'origine le titre était
la nuit transfigurée
Ci-dessous, l'affiche et le cover DVD commercial du film créé par Fabrice Maintoux
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Décor cimetière du Père-Lachaise Paris
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Décor cimetière du Père-Lachaise Paris
Marie-Simone Rollin
09.05.1934 - 27.03.2016
Sandrinette Thoquet
Rôle d'une statue de cire ou de chair
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Jean-Michel Rollin Roth le Gentil 03.11.1938 - 15.12.2010
Natalie Perrey 28.02.1929 - 25.03.2012
Rôle La Gardienne des clés
Julie Dubosc
Décor cimetière du Père-Lachaise Paris
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Décor cimetière du Père-Lachaise Paris
Jean Rollin
03.11.1938 - 15.12.2010
Sandrinette Thoquet
Museo La Specola Florence Italie
Sandrinette Thoquet
rôle d'une statue de cire ou de chair
Équipe de tournage
Décor Petite Ceinture de Paris
Repas de fin de tournage
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Décor Petite Ceinture de Paris
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Natalie Perrey 28.02.1929 - 25.03.2012
Équipe du tournage
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
Béatrice Ferrand
Chef décoratrice
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Décor Petite Ceinture de Paris
Sandrinette Thoquet
Décor Forêt brûlée de Melun-Sénart
Sabine Lenoël
Rôle de l'Ange noir
Sandrinette Thoquet
Décor Forêt brûlée de Melun-Sénart
Natalie Perrey 28.02.1929 - 25.03.2012
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Sabine Lenoël
Jean Rollin 03.11.1938 - 15.12.2010
Simone Rollin 09.05.1934 - 27.03.2016
Maison de Haviland Parc du Reynou Le Vigen Limoges
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03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
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