Ci-dessous, le making of du film
Le masque de la Méduse,
première version faite en 2009 par
Vincent Tulli.
Jean Rollin aimait beaucoup les chats…
Ici sur le décor du tournage du film Le masque de la Méduse  version 52 minute en septembre 2009
un chat préhistorique et à droite Jean signant les crânes de plâtre ayant servi pour la scène de
Sthéno brisant un crâne [Marlène Delcambre] de Euryalé [Sabine Lenoël] et de
Méduse [Marie-Simone Rollin 09.05.1934~27.03.2016]
 
 
Affiche officielle du film
Je tiens à préciser que cette affiche n'est pas celle que j'ai créé pour le film
Le masque de la Méduse.
Ce n'est pas l'affiche officiel du film.
Ci-dessous l'affiche officiel du film.
La jaquette DVD du film est visible sur cette page un peu plus haut.
©Photo : Véronique D.Travers® 2009

Cinémathèque Française // Jean Rollin from 1Kult on Vimeo.

Jean Rollin (1938-2010) // Hommage from 1Kult on Vimeo.

Jean Rollin et un minet septembre 2009
Ci-dessous, le projet de maquette de la jaquette DVD du film demandé par Jean Rollin
Le masque de la Méduse
 
Réalisation :
 
Jean Rollin.
 
Production :
 
Jean Rollin & Les Films ABC™
 
Anaïs Bertrand & Insolence productions.
France 2010.
 
Musique :
 
Philippe D'Aram.
 
Directeur de la Photographie :
 
Benoît Torti.
 
Montage :
 
Janette Kronegger.
 
Effets spéciaux :
 
Jéremy Burette-Caravita
assisté de :
 
Pierre-Emmanuel Kaas
Aurélien Poitrimoult
Alex Leriche et Emilie Baudry
 
Avec :
 
Jean Pierre Bouyxou
Le gardien conteur
 
Bernard Charnacé
Le collectionneur de statues
 
Simone Rollin
Méduse
 
Marlène Delcambre
Sthéno
 
Sabine Lenoël
Euryale
 
Delphine Montoban
Cornelius
 
Juliette Moreau
Juliette
 
Agnès Pierron
La colleuse d'affiche au Grand-Guignol
 
Gabrielle Rollin
La petite musicienne
 
Jean Rollin
L'homme qui enterre la tête
 
Thomas Smith
Thomas
Marie-Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016) dans le rôle de Méduse
 
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Jean Rollin (1938-2010) // Hommage from 1Kult on Vimeo.

Pour obtenir cette œuvre majeure, dernier témoignage  visuel de Jean Rollin sur son dernier film,
Le masque de la Méduse
contacter directement Jean-Loup Martin par mail ou sur son site internet Cendrane Films,
ou commander le DVD du film qui doit paraître aux Editions Harmattan vidéo Paris.
 
Je remercie infiniment Jean-Loup Martin, pour ce témoignage émouvant dédié à mon ami,
Jean Rollin, cinéaste-écrivain
Jean Rollin et Simone Rollin dans le rôle de Méduse
Théâtre du Grand Guignol septembre 2009
Sabine Lenoël dans le rôle de Eurialé
Sous-sols Théâtre du Grand Guignol septembre 2009
Jean Rollin
Théâtre du Grand Guignol septembre 2009
Jean Rollin et en arrière plan Sabine Lenoël
Théâtre du Grand Guignol septembre 2009
Marlène Delcambre dans le rôle de Sthéno
Sabine Lenoël dans le rôle de Eurialé la sœur de Méduse
Sabine Lenoël a joué dans trois films de Jean Rollin
Marie_Simone Rollin dans le rôle difficile de Méduse
 
 
Petite galerie photos provenant du tournage :
* Celles-ci sont extraites du making-of réalisé par Vincent Tulli de ChoYou Productions que l'on peut voir
ici et là :
 
Notes :
 
(1) Alain Petit a travaillé pour Jean Rollin sur deux projets qui n'ont pas vu le jour.
 
(2) Dans son autobiographie, Jean Rollin revient en détail sur les années où il fréquentait assidûment le Théâtre du Grand Guignol. Le lieu (Impasse Chaptal dans le 9e) est aujourd'hui occupé par l'International Visual Theater: le centre socio- culturel des sourds- muets dirigé par Emmanuelle Laborit.
 
(3) Georges Bataille fut le compagnon de Denise Rollin-Le Gentil, mère de Jean Rollin, de 1939 à 1943. Malgré son jeune âge (Jean Rollin est né en 1938), il évoque dans son autobiographie cet homme qui lui racontait Les Aventures de monsieur le curé, qu'il inventait au fur et à mesure, pour l'endormir.
 
* Merci à Mallox pour les deux dernières questions.
Vous avez commencé à faire des films à l'époque de la Nouvelle Vague. Êtes- vous d'accord avec ceux qui considèrent que votre oeuvre se rapproche de ce mouvement par certains aspects ? Que pensez vous du cinéma d'Eric Rohmer ou de Godard, par exemple ?
 
Mon cinéma n'a rien à voir avec la Nouvelle Vague ! Je n'aime pas Rohmer et je déteste Godard ! Je préfère Franju ! (Rires)
 
Vous avez publié une trentaine de romans et vous présentez aujourd'hui le tout nouveau : Bille de clown, quelles sont vos influences littéraires les plus marquées ?
 
Sans hésiter, Georges Bataille !(3), Sade, Breton et les surréalistes ainsi que les feuilletonistes comme Gaston Leroux, bien entendu !
 
Merci beaucoup et bonne continuation !
 
Merci à vous !
A l'Aquarium ? On voit des poissons dans le film ?
 
Oui, oui !
 
Après tout, ce n'est pas si étonnant : il y a déjà une méduse ! (Désolé pour cette blague nulle !)
 
Ah, ah !
 
Je crois que vous l'avez filmé en vidéo HD ?
 
Oui, c'est plus rapide et moins cher. Le seul problème c'est de le «gonfler» en 35 mm. Pour La nuit des horloges ça m'avait coûté une fortune !
 
Y aura- t- il une projection parisienne ?
 
Oui, bien sûr et comme pour La nuit des horloges dont le DVD était offert dans les 150 exemplaires numérotés de mon autobiographie MoteurCoupez !, le DVD du film Le masque de la Méduse sera disponible avec le Tome 1 de l'anthologie de mes romans fantastiques que prépare mon éditeur Edite.
 
La Nuit des horloges est actuellement diffusé sur CinéFX mais il n'est toujours pas sorti en DVD en dehors de cette édition limitée ...
 
Non, mais c'est LCJ, mon éditeur attitré en France qui s'en occupe.
 
Le casting de La nuit des horloges réunissait plusieurs de vos acteurs fétiches, pourquoi Brigitte Lahaie n'en faisait- elle pas partie ?
 
Il y avait un rôle pour elle dans le scénario original mais il a été remanié et les scènes dans lesquelles elle devait apparaître ont été supprimées ...
 
Votre personnage dans La nuit des horloges s'appelle Michel Jean, est- ce un clin d'œil au réalisateur de French Satisfaction (qui selon certaines sources comme IMDb serait en fait Michel Caputo) ?
 
Pas du tout, c'est tout simplement une inversion de mon véritable prénom qui est Jean- Michel. Je ne savais même pas qu'il y avait un réalisateur du nom de Michel Jean !
Où s'est déroulé le tournage ?
 
Une partie à été tournée dans l'ancien Théâtre du Grand Guignol(2)... ou plutôt ce qu 'il en reste ! On a reconstitué le décor avec des affiches d'époque. On a également tourné à l'Aquarium de la Porte Dorée...
Bonjour Monsieur Rollin ! Comment allez- vous ?
 
Oh ! Je suis fatigué ... Je reviens de Toulouse !
 
Comment s'est passée cette soirée qui vous était dédiée à la Cinémathèque ?
 
Très bien, les réactions ont été très bonnes.
 
Votre nouveau film,Le masque de la Méduse a t-il pu être projeté ?
 
Oui, mais on a eu du mal a terminer le montage à temps ! De toutes façons, ce n'est peut- être pas la version définitive : pour l'instant il ne dure que 60 minutes et j'envisage de tourner une deuxième partie afin d'en faire un long- métrage de 90 minutes...
 
On sait très peu de choses sur ce film : en tapant Le masque de la Méduse sur Google on trouve pour l'instant plus d'infos sur la BD Tomb Raider et sur le fanzine légendaire d' Alain Petit  que sur votre film !
 
Ah, ah ! Oui, le titre est bien entendu un clin d'œil à mon ami Alain Petit !(1)
 
Pouvez- vous nous parler du casting ?
 
C'est ma femme (Simone Rollin) qui tient le rôle de la Méduse. Sabine Lenoël qui jouait déjà dans La fiancée de Dracula et La nuit des horloges interprète Euryale, la sœur de la Méduse. Il y a aussi Thomas Smith, qui jouait déjà dans La fiancée de Dracula. La plupart des autres acteurs n'avaient jamais joué pour moi auparavant. Le rôle de la seconde sœur de Méduse est interprété par une jeune actrice ravissante et très prometteuse... (Marlène Delcambre).
 
Interview de Jean Rollin
Écrit par C.Valor  
 
Interview réalisée le dimanche 20 novembre 2009.
 
C'est en cherchant d'éventuels commentaires sur « Une soirée avec Jean Rollin » à la Cinémathèque de Toulouse que je suis tombé sur l'annonce de sa présence au 7e salon des éditeurs indépendants à l'Espace des Blancs Manteaux, 48 Rue vieille du Temple, Paris 4ème pour une séance de dédicace ! L'occasion rêvée d'en apprendre un peu plus sur son nouveau film Le masque de la Méduse !
 
15h : Jean-Christophe Pichon (responsable des éditions Edite) s'impatiente et s'active sur son portable : «Oui, oui, Rollin devrait arriver, il me l'a confirmé ce matin ! »
 
15h45 : Jean Rollin arrive enfin. Il est seul et se déplace péniblement. Je l'accompagne au stand Edite où il me dédicace son nouveau roman avant de répondre à ces quelques questions avec sa gentillesse habituelle :
La soirée démarre par la projection de Tous les hommes s'appellent Robert, un court-métrage drôle et surprenant qui ravira les opposants à la chasse ! Puis, c'est enfin l'heure de découvrir Le masque de la Méduse (voir critique)...
 
La projection du film est suivie du Making-of réalisé par Vincent Tulli, dans une version plus longue que celle diffusée sur Viméo.
L'entracte sera l'occasion d'échanger quelques mots avec Sabine Lenoël et Marlène Delcambre, aussi ravissantes que sympathiques, qui nous offrent un joli scoop : elles préparent le tournage d'un nouveau film de Jean Rollin !!! Le titre n'est pas encore connu mais il s'agirait d'une histoire de fantômes...
 
Pas moyen d'en apprendre plus de la part de Jean Rollin, décidément peu en forme, qui dédicace le premier tome de ses Écrits complets dont les 150 premiers exemplaires contiennent le DVD du film Le masque de la Méduse accompagné du Making-of .
 
La soirée se poursuit avec la projection du classique Le frisson des vampires qui nous offre le plaisir de revoir la sublime Sandra Julien, d'écouter la musique psychédélique du groupe Acanthus mais également de se rendre compte de la richesse et de l'inventivité de la mise en scène de Rollin à ses débuts... et de mesurer l'écart qui les sépare de ses dernières réalisations.
 
Encore merci pour tout, Monsieur Rollin et surtout portez-vous bien !
 

PS : L'intégralité de la présentation de la soirée par Jean Rollin a été filmée par l'équipe de l'excellent site «1Kult». Il est disponible sur Vimeo.
Il nous annonce d'emblée que Le masque de la Méduse contient bien une vingtaine de minutes de scènes additionnelles : il a d'ailleurs choisi de découper le film en deux parties distinctes, sur le modèle de son premier film
Le viol du vampire.
 
Il évoque ses souvenirs de jeunesse lorsqu'il fréquentait le théâtre du Grand-Guignol, les acteurs et les metteurs en scène et son désir de leur rendre hommage. Il parle aussi de ses difficultés à reconstituer la scène de l'époque et de son étonnement lors des répétitions d'une pièce jouée par des sourds-muets. (Les lieux sont dorénavant occupés par l'International Visual Theater dirigé par Emmanuelle Laborit). Il revient ensuite brièvement sur Le frisson des vampires, salue ses collaborateurs réguliers puis nous donne rendez-vous à l'entracte pour une séance de dédicaces.
Dans un registre moins réjouissant, l'état de santé de M. Rollin (72 ans) s'est considérablement dégradé : il se déplace toujours aussi péniblement en s'aidant d'une canne mais il a aussi beaucoup maigri, il a l'air soucieux et fatigué...
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Retour sur Le masque de la Méduse à la cinémathèque française.
Écrit par Christian Valor Psychovision  
 
Une soirée assez mémorable vendredi 17 septembre 2010 à la Cinémathèque Française Paris
pour qui sait apprécier ce cinéaste autant atypique qu'attachant qu'est Jean Rollin.
Jean Rollin présentait à la Cinémathèque Française son dernier film,
Le masque de la Méduse
projeté en avant première.
Avec l'aimable autorisation de la Cinémathèque Française.
Merci à Pierre D'Amerval.
 
© 1kult.com 2010
Tous droits réservés.
En rapport avec le film :
 
# Le DVD du film Le masque de la Méduse est pour l'instant uniquement disponible avec les 150 premiers exemplaires du tome 1 des Ecrits complets de Jean Rollin aux Editions Edite [épuisé].
 
# Ecrits complets vol.1 est un recueil de quelques-uns de ses romans et nouvelles fantastiques :
 
- Une petite fille magique (1988)
- Les dialogues sans fin (1997)
- Tuathà (2001)
- Rien n'est vrai (2004)
- Déraison (2005)
- Les trois petites filles sorcières (2005)
Au final, un film qui pourrait décevoir ceux qui s'attendaient à retrouver la flamboyance des premiers films de Jean Rollin mais qui réserve tout de même de beaux moments que les amateurs sauront apprécier.
 
Chistian Valor
La première partie s'achève sur un plan dans lequel Rollin en personne vient enterrer la tête de Médusa au beau milieu d'un champ.
Dans la deuxième partie, Sthéno a récupéré la tête de sa grande soeur Médusa et vit recluse dans un caveau du cimetière du Père Lachaise en compagnie de son amant (l'étonnant Thomas Smith, autre habitué des films de Rollin), et des dépouilles de ses soeurs. Elle y rencontre Cornélius (Marie-Delphine Montoban, une jeune actrice d'origine africaine) qui se liera d'amitié avec elle et tentera de la délivrer...
Jean Rollin qui retrouve ici l'un de ses lieux de tournage préférés, le cimetière du Père Lachaise, réutilise aussi les clins d'oeil «autoréférentiels» de son film précédent : Jean-Pierre Bouyxou, déambulant dans les allées, cite La nuit des horloges et Marlène Delcambre, qui porte la même robe à fleurs qu'une autre actrice de La nuit des horloges, [Cyrille Iste] cite les «Deux orphelines vampires qui dansaient sur les tombes»...
Cette deuxième partie qui se veut, de l'aveu même de Jean Rollin, beaucoup plus «humoristique et enlevée», moins «grandiloquente et théâtrale» que la première, provoque une rupture de ton assez surprenante mais agréable. Le registre des répliques est plus familier, souvent drôle et l'on imagine aisément que plusieurs scènes ont été improvisées dans la bonne humeur.
Les scènes tournées à l'Aquarium de la Porte Dorée sont empreintes d'une grande poésie. Elles sont assez courtes mais offrent quelques jolis plans animaliers : des poissons, bien sûr (mais pas de méduse !), un vautour et un boa, et nous permettent surtout de découvrir la toute jeune Gabrielle Rollin, petite-fille de Jean, en joueuse de contrebasse qui donne ici la réplique à sa grand-mère, avant de finir pétrifiée!
La plus longue partie du métrage se déroule sur la scène du Théâtre du Grand-Guignol et l'on assiste donc à de longues tirades qui font parfois penser à la captation d'une pièce de théâtre... Fort heureusement, la majorité des acteurs, tout particulièrement Jean-Pierre Bouyxou et Bernard Charnacé, dans le rôle d'un collectionneur de statues amoureux des «oeuvres» de Médusa, s'en tirent admirablement bien.
C'est surtout dans les scènes impliquant les trois soeurs que l'on retrouve les éléments les plus familiers du cinéma de Jean Rollin : jeunes filles dévêtues, poésie macabre et effets spéciaux sanguinolents. On retrouve également quelques éléments récurrents de l'oeuvre de Rollin comme son amour de la peinture dans un beau passage décrivant le tableau Le triomphe de la Mort de Pieter Bruegel l'Ancien ou La musique de Philippe d'Aram, qui a maintes fois oeuvré pour Rollin.
La durée initiale de Le masque de la Méduse tel qu'il fut projeté à la Cinémathèque de Toulouse le 19 novembre 2009 était d'une heure. Jean Rollin décida par la suite de tourner une vingtaine de minutes de scènes additionnelles et de découper le film en deux parties distinctes, sur le modèle de son premier long-métrage Le viol du vampire.
Quarante-six ans après The Gorgon de Terence Fisher et trente ans après Clash of the Titans de Desmond Davis, pour n'en citer que deux, Jean Rollin nous invite donc à suivre les errances de Médusa (Simone Rollin, son épouse) hantée par le souvenir de ses victimes pétrifiées par son regard mais incapable de contrôler les pulsions meurtrières que même ses deux soeurs, Euryale et Sthéno, subiront. Parvenue au bout de son périple, Médusa se résoudra à expier ses crimes et se laissera décapiter.
C'est Sabine Lenoël, qui mène de front une carrière d'actrice, de comédienne de théâtre, de chanteuse et de danseuse qui démontre une nouvelle fois l'étendue de son talent dans le rôle d'Euryale. Elle interprétait déjà le rôle de l'Ange Noir dans La nuit des horloges et celui de Soeur Marthe dans La fiancée de Dracula. Le rôle de Sthéno, la plus jeune des Gorgones, est tenu par la ravissante Marlène Delcambre, jeune modèle photo, qui entame ici une prometteuse carrière au cinéma.
Si certains pensaient que La nuit des horloges, déclaration d'amour de Jean Rollin à ses acteurs et inventaire de ses passions artistiques serait sa dernière oeuvre, les lecteurs de Psychovision savaient depuis longtemps que le réalisateur préparait un autre film intitulé Le masque de la Méduse. Celui-ci ne sera d'ailleurs pas le dernier puisqu'il prépare en ce moment le tournage d'un autre film dans lequel nous retrouverons deux des actrices de Le masque de la Méduse : Sabine Lenoël et Marlène Delcambre !
Le masque de la Méduse s'inscrit plus dans la lignée de La nuit des horloges que dans celle des films de ses débuts, tant sur le plan de la réalisation qu'au niveau des thèmes abordés. Comme dans son film précédent, Rollin nous offre une réflexion sur la mémoire, le souvenir et la mort : le ton est grave et mélancolique, la mise en scène est sobre et dépouillée.
Ci-dessus, Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016) [Méduse] et Bernard Charnacé [Le collectionneur de statues]
Commentaire : Lorsque Jean Rollin sort un nouveau film, c'est un événement… Surtout lorsque l'on ne s'y attendait pas, comme c’était le cas à la rédaction ! Les nombreux obstacles, celui de monter une telle production dans le morne paysage cinématographique français, ceux dus aux ennuis de santé de notre ami réalisateur, n'en rendent que plus précieux son travail… On pouvait penser que Jean avait tout dit dans La nuit des horloges (voir Métaluna 2), véritable testament cinématographique de l’auteur, mais c'était bien mal connaître son engagement farouche envers le 7e art. 
 
Tourné en HD, mais bénéficiant d'un très bel étalonnage, Le masque de la Méduse s'inscrit donc dans la continuité de son œuvre, un cinéma cérébral et référentiel (pas seulement de cinéma bis, mais de culture populaire et surréaliste au sens large). Outre les emprunts au théâtre du Grand-Guignol, à ses pièces macabres interprétées par Paula Maxa, à la mythologie grecque, bien sûr, on y admire aussi un détail du « Triomphe de la mort », le tableau de Bruegel l'ancien symbolisant la mort « uniformisatrice », même pour les grands mythes (celui des Gorgones en particulier).
 
La présence de Jean-Pierre Bouyxou, étonnant gardien de théâtre décapitant Méduse à coup de sabre japonais, en dit long sur les liens de Rollin à la contre-culture… tout comme le titre du film lui-même, hommage au fanzine d'Alain Petit sur le cinéma bis.  Comme à son habitude, Jean Rollin concocte des saynètes surréalistes, visuellement superbes, telles celles de la jeune violoncelliste ( la petite-fille de Rollin ), pétrifiée par Méduse ( Simone Rollin, la femme de Jean ), alors qu'elle joue dans une fosse aux serpents exotique, réminiscence des couvertures du Journal des Voyages chères au réalisateur.
 
On pense encore à la grotte repère des trois déesses ( dans un pavillon de banlieue nous dit-on ), magnifiquement éclairée de vert et de rouge, où Sthéno nue prépare son festin de goule ( un broyât de crânes humains arrosé de son propre sang ), au milieu des curieuses statues de bois silicifié dues à Serge Rollin ( fils de Jean ), ou encore à l'aquarium aux poissons multicolores… Les filles sont belles ( Sabine Lenoël toujours, mais aussi Marlène Delcambre et Juliette Moreau, complaisamment dévêtues ).
 
Les maquillages et effets spéciaux sont parfaitement réussis ( tels l'égorgement gore d'Euryalé ou la pétrification des victimes ), avec une mention spéciale pour la chevelure serpentine de Méduse. On retrouve donc avec plaisir la «famille» Rollin, Simone, déjà aperçue dans La nuit des horloges, Sabine Lenoël, habituée du réalisateur depuis La fiancée de Dracula, Thomas Smith ( le nain Triboulet du Parfum de Mathilde, La fiancée de Dracula… ).
 
Le jeu des acteurs, parfois ralenti par les longs récitatifs, sonne juste. Simone Rollin est très convaincante ( et souvent terrifiante ) en Méduse, tout comme Sabine Lenoël tragique en Euryalé. Bouyxou est charismatique à souhait en maître de cérémonie du théâtre de l'horreur. Bernard Charnacé, dans le rôle du collectionneur, est tout bonnement excellent, insufflant un second degré décapant à ses scènes «sérieuses».
 
Mais la surprise vient de Marlène Delcambre, à l'interprétation aussi juste que variée, malgré un rôle difficile ; elle est souvent nue et certaines scènes frôlent le burlesque ( celle chantée du « Chapeau de Zozo » ou de la résurrection de Thomas ). 
 
Pourtant, Le masque de la Méduse laisse une impression d’inachevé…
Avec ses 75 minutes tout au plus, on a le sentiment d'un « work in progress », que le film n'est pas encore terminé et qu'il manque des scènes… des scènes qui doivent finalement être racontées lors de longs récitatifs dignes du théâtre antique, des scènes qui se dérouleraient dans d'autres décors, des extérieurs éloignant un peu le spectateur du terne et omniprésent Théâtre du Grand-Guignol ou plutôt de ce qu'il est devenu, l’International Visual Theater, un centre socio-culturel pour sourds-muets, un cadre ayant malheureusement perdu sa magie d'antan ( et ce ne sont pas les superbes affiches d'époque qui y changent quoi que ce soit ).
 
L'ensemble - les récitatifs et ce décor peu enthousiasmant - fait pencher la balance vers le théâtre filmé… Si l'on excepte le cimetière du Père Lachaise, les extérieurs oniriques, que Rollin sait habituellement dénicher au milieu du quotidien blafard, sont ici rares. Ce magicien de l'image sait pourtant qu'on peut tricher au cinéma, qu'en lieu et place de son théâtre mis à neuf, il pouvait en trouver d'autres plus atmosphériques que le spectateur aurait volontiers pris pour l'original… Mais Rollin est intransigeant, honnête et fidèle à ses amours de jeunesse…
 
Le viol du Vampire, son premier film fut tourné en ces lieux et, quarante ans plus tard, il souhaitait y revenir. Une fidélité encore une fois digne d'éloges, mais qui réservera peut-être Le masque de la Méduse au seul public de ses fans (dont nous sommes ). En tout cas, bonne nouvelle pour tous, ce film accompagne la sortie du premier tome des œuvres écrites de Jean Rollin aux Editions Edite.
Alors tous chez vos libraires…
L'histoire :
 
Après des siècles de cohabitation, les trois Gorgones se livrent une guerre sans merci : Méduse a volé la vue de sa sœur Euryale et pris la voix et la raison de Sthéno. Ces deux dernières ont dépossédé Méduse de sa mémoire. Celle-ci erre dans les rues, arpentant l'aquarium de la Porte Dorée, et pétrifiant de nombreuses  victimes dans son éternel présent. Euryale et Sthéno vivent quant à elles dans le théâtre du Grand-Guignol, où finit par les retrouver Méduse. Au cours de leur affrontement, Euryalé et Méduse meurent, entraînant avec elles un collectionneur de statues (celles créées par Méduse) et Thomas, le petit amoureux de Sthéno. Cette dernière, seule survivante des Gorgones, récupère la tête de Méduse et trouve refuge dans une crypte du cimetière du Père Lachaise. Une jolie promeneuse la rencontre et devient son amie…
Ci-dessus, Olivier Garin, au clap, décor de la crypte [Paris 18], où évolue Stheno parmi ses souvenirs et les fantômes de ses deux sœurs, Euryalé et Méduse…
La tête de cauchemar tranchée de Méduse…
Ici, Jean-Pierre Bouyxou dans le rôle du gardien conteur, décapitant au sabre Katana,
Méduse, rôle tenu par Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016),  sur la scène de l'ancien théâtre du Grand-Guignol, Paris.
Ci-dessus Johann Gasnereau-Louis, décorateur plateau,  tenant la tête de Méduse avant la pause de la perruque aux serpents.
Théâtre du Grand Guignol, Cité Chaptal Paris 2009.
Les lentilles intégrales qui donnent à Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016) ce regard de cauchemar de Meduse…
Jeremy Burette-Caravita [ 20.12.1980 - 27.01.2017 ] et Emilie Baudry
aux commandes de la perruque de serpents de Méduse rôle interprété par
Simone Rollin [09.05.1934 - 27.03.2016]
Jeremy et son équipe ont réalisé les effets spéciaux pour les besoins du tournage du film Le masque de la Méduse.
 
Jérémy Burette-Caravita et son équipe étaient préssentis pour travailler avec nous sur un autre projet de tournage de film
 
La fiancée du Crocodile
Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016)  dans le rôle de Méduse Jean Rollin (03.11.1938-15.12.2010)
Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016)  ; le regard de Méduse…
Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016) dans  le rôle de Méduse
à l'ancien théâtre du Grand-Guignol, cité Chaptal, Paris 2009.
Simone Rollin au maquillage dans le rôle de Méduse
La tête de Méduse a été faite d'après un moulage du visage de Simone Rollin, ce qui a été très difficile pour Simone de supporter cette épreuve tout comme les scènes où elle interprète le rôle de Méduse, elle a dû supporter en plus, des lentilles de contact intégrales, c'est-à-dire, qui recouvrent entièrement l'œil, ce qui explique le regard effrayant qu'elle a dans le film.
Je tiens a saluer le travail admirable de Jéremy Burette-Caravita pour les effets spéciaux qu'il a fait.
Ci-dessus, l'équipe technique du dernier film Le masque de la Méduse de Jean Rollin tourné en 2009/2010.
 
Ci-dessous, l'affiche du film et quelques photos de tournage du film.
Le masque de la Méduse 2009/2010
Ci-dessous, le making of du film
Le masque de la Méduse,
seconde version faite en 2010 par
Vincent Tulli.
Cliquer pour démarrer la vidéo
Ci-dessus, Bernard Charnacé dans le rôle du collectionneur de statues et Simone Rollin (09.05.1934-27.03.2016) dans le rôle de Méduse
dans l'antre du collectionneur, où l'on peut voir les galets aux formes étranges provenant de la plage de Pourville-les-Dieppes, 
où tant de scènes des films de Jean Rollin ont été tournées, et des structures de bois de pin aux formes tortueuses apportées par Serge Rollin … formant l'univers du collectionneur de statues.
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