Le trailer du beau documentaire de Damien Dupont  d’Yvan Pierre-Kaiser consacré au cinéaste,
Jean Rollin, le rêveur égaré.
Frédéric Mignard
Filmographie (hors pornos tournés principalement sous le pseudo de Michel Gentil)
   1968 Le viol du vampire (La reine des vampires)
   1969 La vampire nue
   1970 Le frissons des vampires
   1971 Requiem pour un vampire
   1972 La rose de fer
   1973 Jeunes filles impudiques
   1973 Les démoniaques
   1974 Tout le monde il en a deux
   1974 Lèvres de sang
   1975 Phantasme
   1978 Les raisins de la mort
   1979 Fascination
   1980 La nuit des traqués
   1980 Le lac des morts vivants
   1981 Les échappées
   1982 La morte vivante
   1984 Les trottoirs de Bangkok
   1985 Ne prends pas les poulets pour des pigeons
   1991 Perdues dans New York
   1993 Killing car
   1996 Les deux orphelines vampires
   2002 La fiancée de Dracula
   2008 La nuit des horloges
   2010 Le masque de la Méduse
La disparition du cinéaste, pénible pour tous les fans du cinéma de genre français, tourne une page controversée de notre patrimoine national. Pour avoir grandi avec cet auteur attachant, notamment à travers les VHS de notre enfance, on sera resté attachés au souvenir de ce cinéma d’un autre temps, complètement anachronique aujourd’hui, à notre époque encline aux plaisirs consensuels d’un subversif ronflant, récupéré par les médias mainstream.
En 2010 Jean Rollin a réalisé un ultime film, Le masque de la méduse que nous n’avons pas vu.
Killing car en 93 reste inédit sur grand écran et son tout dernier film édité, La nuit des horloges a eu beaucoup de mal pour être distribué en vidéo en France. Ce dernier, sorte de film somme invitant tous les thèmes chers à Rollin, ainsi que des acteurs récurrents dans son œuvre (notamment Françoise Blanchard, la fameuse
Morte vivante revue dans Les trottoirs de Bangkok), (Jean-Loup Philippe, ayant joué dans Killing Car,
Lèvres de sang, Les échappées, Le viol du vampire…) demeure l’un de ses plus beaux films aux côtés de classiques comme La rose de fer (très inspiré par la Nouvelle Vague)
et ses premiers films de vampires, mais aussi le récent
Les deux orphelines vampires qui, outre son côté indéniablement B assumé,
contient de jolis moments de fulgurance.
Outre sa casquette de réalisateur, Rollin était également scénariste (il avait écrit le script d’Emmanuelle 6 réalisé par Zincone en 1988) et surtout auteur d’ouvrages qu’il qualifiait
« d’enfants » et non « pour enfants »
(Les deux orphelines vampires en 1993, Bestialité en 1995, La petite ogresse en 1996...).
 
Faute de pouvoir trouver des financements pour ses projets cinématographiques désuets, il donnait libre cours à son imagination dans la littérature qui l’avait accueilli avec succès.
Après la disparition des cinémas populaires et dans un paysage cinématographique de multiplexes plus mortifère que son oeuvre, le cinéma de Jean Rollin  a peu à peu disparu des salles.
Il fit toutefois de nombreuses incursions en dehors de son genre de prédilection, tournant aussi bien des thrillers (La nuit des traqués), que des polars exotiques (Les trottoirs de Bangkok, l’un de ses plus gros succès) ou des films de contaminés et de zombies
(Les raisins de la mort et La morte vivante).
 
Son style épousa les modes au fil des décennies. La pornographie s’invita à un montage alternatif de Lèvres de sang et de La nuit des traqués ; Rollin tourna parallèlement plus de 20 pornos et développa une amitié artistique avec Brigitte Lahaie qui apparaîtra dans plusieurs de ses œuvres hors cinéma X (notamment Fascination, La nuit des traquées, mais aussi Les deux orphelines vampires ou La fiancée de Dracula) ; il sévit aussi dans la bonne comédie Z de l’époque et céda dans les années 80 aux caprices du gore à l’américaine qu’il méprisait pourtant. La morte vivante contient ainsi quelques unes des séquences les plus sanglantes de son cinéma, évitant toutefois toute barbarie.
Il devient ainsi dès son premier long le spécialiste du vampirisme rustique, un cinéma d’errance et d’érotisme saphique qui ne lui a jamais permis d’attirer les foules, mais qui lui a offert l’opportunité de se bâtir une petite réputation à l’étranger, notamment chez les Anglo-saxons. Avec des films comme La vampire nue (1969), Le frisson des vampires et surtout Requiem pour un vampire (1971) qu’il affectionnait particulièrement, il s’est construit une base de fidèles auprès d’initiés bisseux des cinémas de quartier de l’époque et a développé une thématique et une imagerie auxquelles il restera fidèle toute sa vie, jusque dans les années 2000 où il revint au mythe du vampire avec La fiancée de Dracula.
Chantre d’un fantastique poétique suranné, fidèle à un genre banni du cinéma français, Jean Rollin est mort ce mercredi 15 décembre à l’âge de 72 ans. Cet auteur maudit qui dès son premier film,
Le viol du vampire a été assassiné par la critique de Mai 68 s’est battu pour imposer son style unique dans un genre commercial où il allait imposer ses propres codes et un phrasé décalé qui allait être sa patte.
Décrié par toute l’intelligentsia cinéphilique, Jean Rollin est un cinéaste auquel nous étions, ici à aVoir-aLire, particulièrement attachés. Du moins pour deux d’entre nous pour être plus précis.
Le réalisateur décédé ce mercredi 15 décembre nous manquera.
Mort du Poète Maudit
par
 
Frédéric Mignard
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Jean Rollin, cinéaste-écrivain
03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
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