Tiki Tsang face à Jean-Loup Philippe
 
 
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Source YouTube  - DavidFromLille
Nous avons Jean et moi, été faire un repérage photos.
Nous avons trouvé un petit cimetière parisien et il me demande de prendre des photos de poubelles dans lesquelles se trouvaient des fleurs et couronnes fanées  pourries odoriférantes, et l'idée germa dans ma tête.
 
Nous étions très remontés contre ce banquier. Je décidais en rentrant chez moi de passer par un grand cimetière proche de mon domicile. Et là, je demande au vendeur, s'il n'aurait pas dans ses stocks à jeter, une couronne mortuaire pourrie qui cogne bien.
Le gars a vue le truc arriver et rentre dans mon jeu. Je lui explique alors, que j'avais l'intention d'envoyer une couronne mortuaire de fleurs fanées à un individu, banquier de son état, pour l'enterrement de son postérieur.
Le vendeur trouva l'idée amusante et me trouva une couronne mortuaire de fleurs pourrie que je lui proposait de payer évidemment, ce qu'il refusa, il me demande en outre, s'il y avait une banderole a appliquer dessus, je lui répondis que oui.
A son défunt postérieur qu'il repose en paix…
Le vendeur trouvait l'idée tellement drôle qu'il ne me fit pas payer le truc, et me proposa même d'en faire le dépôt, mais je lui signifiais alors que c'était quand même dans une banque à
Porte de Sèvres.
Il accepta. J'obtenais de Jean Rollin, les coordonnées de l'indélicat banquier et je fis donc porter une couronne mortuaire de fleurs pourrie à l’odeur suave de poubelle au banquier pour l'enterrement de ses fesses et de sa connerie.
Jean a eu des nouvelles du banquier qui n’était pas très content,
je crois.
Jean avait une envie de rire terrible, mais dans ce genre de situation, il se devait de se contenir…
Nous n'avons, ni Jean Rollin ni moi, plus jamais entendu parler de ce banquier peu scrupuleux.
Killing Car, La femme dangereuse, La voiture rouge sang, aux titres multiples, mais plus connu sous le premier titre, n'a pas bénéficié d'une sortie salle, comme c'est habituellement le cas pour un un long métrage. Les conditions particulières de tournage sur une durée très courtes, 15 jours en novembre 1992 et cinq jour en janvier 1993, le faible budjet financier du film, n'ont pas permis une communication publicitaire nécessaire pour la sortie de ce film qui n'a fait l'objet que d'une sortie vidéo, ce qui a été aussi le cas d'un autre film ; Perdues dans New York.
Le film a donc été vendu en bundle dans le portefeuille films de Jean en France et à l'étranger.
Il a par ailleurs connu un petit succès vidéo, mais reste du moins méconnu par rapport aux autres films.
Ce film, n'a d'ailleurs pas le caractère fantastique comme les autres  films de Jean, c'est une petite fiction, un policier.
Le film étant une commande, obtenue par l'intervention de Michel Gué.
Vint ensuite le projet du tournage du film Killing Car.
Nous avons fait la connaissance d'un vendeur de films qui est devenu depuis un ami, hélas disparu aujourd'hui ; Michel Gué.
Michel Gué proposa à Jean une affaire.
Il y avait un dossier complet sur un projet de film, mais il n'y avait pas le film lui-même.
Jean accepte le projet, je me retrouve donc en plus de photographe de plateau, assistante du réalisateur.
Cela a été bénéfique comme expérience car c'était sur le tas que j'ai appris, ce qui ne m'a pas semblé véritablement compliqué, sachant que Jean ne travaillait jamais avec de découpage et il m'en avait expliqué les raisons évidentes.
Ce qui paradoxalement m'avait facilité la tâche, car c'est avant tout une question de bon sens ;
lire le scénario et en retenir les plans, les scènes. Mon métier de photographe m'a beaucoup aidé dans ce sens.
Ce tournage du film Killing Car s'est fait sur Paris, la banlieue parisienne et à Viglain en Sologne.
Tournage difficile, fait en quinze jours sur novembre 1992 par un froid sibérien  avec peu de moyen et cinq jours en janvier 1993 pour les scènes raccord.
 
Les acteurs qui n'en étaient pas pour la plupart, étaient du précédent tournage Détectives de charme et c'étaient surtout des mannequins. Mis à part une amie à moi qui a fait une silhouette.
Pour trouver les décors, cela a été épique à plus d'un titre et parfois dangereux.
Quand Jean trouvait un lieu qui lui plaisait, c'était à l'arrache. Par exemple, le décor d'un pont en bordure de l'autoroute A4 après la porte de Bercy direction Créteil, Jean m'a fait arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence.
Je lui disais alors que la sortie n'était pas bien loin et que nous pourrions y accéder sans difficulté de façon plus sereine.
Et bien non, c'était là qu'il voulait s'arrêter, je n'était pas sereine…
Quand on sait que d'être sur la bande d'arrêt d'urgence de cette autoroute, c'est en principe 20 minutes de survie maximum…
Le truc, est quand je travaille sur cette page de ne pas le faire en présence de ma moitié… ni sur celle de l'Annexe Films ABC…
J'avais prêté mon gros appareil photo Nikon à quelqu'un de l'équipe technique pour qu'il fasse les photos.
N'étant pas douée d'ubiquité, il m'était difficile de me couper en deux pour faire et mon travail de photographe de plateau et
la péripatéticienne sur le tournage. Si mon mari tombe la dessus, je suis mal… lol… Je vais me faire appeler Léone…
Il ne sait pas que j'ai fait 50 mètres de bitume habillée au raz-de-l'impossible avec un calibre et mon marteau à la ceinture…
Ci-dessous, un photogramme trouvé sur internet…
Heureusement, que ma moitié de mari, ne connait pas les photo et n'a pas eu la bonne idée de chercher sur internet sa bonne femme, lol…
Ci-contre sur la photo, la fille de droite, c'est Frédérique Heymann-Gony. Elle vient du tournage de
Détectives de charme.
Elle y avait gagné un sobriquet : Obus, à cause de sa poitrine. J'imagine que cela ne lui a pas plus.
Elle était très gentille. La fille de gauche, en Capitol et body rouge, c'est… moi.
 
Je n'étais pas très contente, je me les gelais sévèrement et ce rouge à lèvre que l'on voit comme un phare même par les nuits les plus sombres…
Frédérique à côté de moi, paraît plus soft.
 
Dieu merci, merci mon Dieu, malheur d‘évité, jamais ma moitié de mari n’a vue un seul film de Jean. Il ne sait donc pôs, que j’ai été filmée, habillée au raz-du-possible avec le marteau et un calibre en faisant cinquante mètres de bitume…
Il y a plein de choses qu’il ne sait pas d’ailleurs…
Les DVD sont dans le salon, mais il n'a jamais eu l'idée d'en voir un seul… lol.
C'est mon ami Raymond Audemard à qui j'ai raconté l'anecdote récemment en juin 2012, qui m'a expliqué son point de vue d'homme… Il a tellement rit, qu’il a failli partir pour un pays lointain d’où l’on ne revient pas.
Mais bien sûr, moi en tant que femme, je ne perçois pas la même chose…
Jean me connaissant s'amusait beaucoup de la situation. Je passais mon temps à essayer de me dissimuler derrière lui à cause des types… mais c'était pire. Jean ne s'était pas démonté, il avait demandé à la maquilleuse de me mettre du rouge à lèvre, horreur. Un phare. D'ailleurs je piquais un phare…
Je n'aspirais qu'à une chose, de me rhabiller au plus vite dans une tenue moins visible et surtout plus chaude, nous étions en novembre et il faisait un froid sibérien. En plus, il y avait Jean-Loup Philippe, qui jouait dans le film aussi. Il en était le coach, le répétiteur. Moi, je ne me sentais pas concernée, et lui disais froidement en le toisant sur mes aiguilles de 10 centimètres, que n'étant pas comédienne, il n'avait qu'à faire répéter les autres qui en seraient somme toutes ravies et qu'en ce qui me concerne, je n'avais certes pas besoin de répéter quoi que ce soit pour faire cinquante mètres de bitume avec un marteau arrache-clou de 110 [clou de 11 centimètres de long] et un flingue… Il est pourtant très gentil, Jean-Loup, mais je n'étais pas contente d'être dans cette situation qui amusait l'équipe entière en plus des yeux égrillards planqués dans tous les coins obscurs de la fête foraine, et Jean-Loup, vrai acteur, m'intimidait beaucoup.
Et Jean qui s’amusait beaucoup de la situation, me laissait exprès dans la galère…
Toute la partie masculine de l’équipe riait, je ne parvenais pas à voir ce qu’il y avait de marrant. Je compris que bien plus tard, l’hilarité générale de l’équipe de tournage. Au restaurant, je ne savais pas comment me mettre. Parce que lorsque l’on est habillée au raz du possible voire de l'impossible avec des hauts talons et que l’on s’assoit… c’est difficile…
Heureusement que j'ai un caractère de cochon, c'est ce qui m'a permis de tenir…
A un autre moment, nous étions logés dans un hôtel, les gars au premier, les filles au second. Je me souviens alors, que ma voisine de chambre, tambourinait dans le mur  en me disant de sa voix d’asiatique apeurée que quelqu’un tentait d’entrer dans sa chambre. Je lui répondais alors, qu’elle n’avait qu’à tourner la clé à doubles tours de sa porte et de coincer une chaise sous la poignée et qu’elle dormirait tranquille. Je vois à mon tour, la poignée de ma chambre tourner doucement. J’ouvre la porte tout en ayant pris mon compagnon d'arme dans la main ; mon arrache-clou. C’était un des acteurs qui cherchait sa chambre. Je lui dis les mecs c’est au premier, ici c’est le second…
Il est reparti silencieusement sans demander son reste, son coussin sous le bras…
Jean Rollin, m’avait dit une chose très juste, que sur les tournages, il y a toujours un mouton noir.
Et bien, nous avons souvent eu plus qu’un mouton, c’est le troupeau…
Jean à eu une autre idée satanique à laquelle je ne m'attendais pas du tout. J'avais pas mal de travail et je n'avais certes pas le temps pour quoi que ce soit. Il lui vint donc l'idée, la production n'étant pas très riche, de me faire tourner dans le film. Jean Rollin avait tendance à faire participer ses techniciens quand c’était possible…
Je lui dis que je n'en avais pas le temps ni l'envie étant technicienne photographe et non comédienne, il insiste à peine lourdement.
Il me dit que je ferais une péripatéticienne, pute quoi, mais avec un marteau. Pour le marteau ce n'était pas difficile, j'en ai toujours un dans le coffre de ma voiture, un grand genre Pink Floyd, un arrache clou de 110.
Cela ne me plaisait pas trop, surtout quand on me connait, cela relève de la pensée abstraite…
Mais cela amusait Jean, j’acceptais dérechef.
Le problème c'est que les scènes se tournaient dans une fête foraine non encore ouverte au public, mais il y avait pleins d'yeux maléfiques au regard égrillard qui apparaissaient de-ci de-là.
Pour les autres filles cela ne semblait vraisemblablement pas poser de problèmes, elles voulaient être comédiennes, mais pas moi. Je me suis donc déguisée en pute au marteau, habillée en Capitol au ras-de-l’impossible avec du 10 centimètre de talons aiguilles aux pieds.
Ceci étant, Jean avait écrit par la suite un nouveau projet qui s'intitulait Le retour de Dracula qu'il a proposé à France 3 de l'époque pour une série télévisée. C'était son ami Pierre Dubois qui travaillait à France 3 Rennes qui lui avait suggéré de proposer ce projet auprès de la chaîne de Télévision. C'est de cette façon là que j'ai réellement vu ce que c'était d'être à la recherche de financements pour la fabrication d'un film. Cela se passait en 1991, 1992. Juste avant de faire le tournage du film Killing Car.
Un jour, Jean rencontre un monsieur qui travaillait dans une banque, dont j'ai oublié le nom, ainsi que celui du monsieur en question. Jean me demande de l'accompagner. D'ailleurs, nous étions toujours ensembles. Nous nous rendons dans cet établissement bancaire Porte de Sèvres. Jean discutait avec ce monsieur, et j'étais présente dans le bureau.
 
Le monsieur me regardait avait insistance, mais pour ma part, je considérais que cela ne portait pas à conséquences, ne calculant par nature jamais ce genre de chose. Jean et le banquier échangent leurs coordonnées, et le monsieur tenta d'obtenir les miennes, que je ne donnais pas évidemment.
Ce monsieur tenta vainement sans succès de me contacter via Jean Rollin. Je voyais nettement que ce banquier menait Jean en bateau en lui promettant des financements qui ne viendraient jamais. Cela m'a énervé. Jean à qui je ne cachais rien, je lui dis ce que je ressentais à ce propos, et il commençait à se ranger à mon idée. Quand Jean s'est aperçut que ce monsieur ne tiendrait jamais ses engagements, il m'est venu une idée satanique.
Ce tournage de Killing Car a été pour moi, mon premier long métrage. En plus de photographe de plateau, poste que j'occupais depuis un moyen métrage qui n'a pas vu le jour et qui s'appelait Détectives de charme, en 1991. Ce projet tourné en vidéo en Sologne au château de La Ferté Saint-Aubin au sud d'Orléans, a été avorté parce qu'il y a eu des choses pas très claires qui se sont passées notamment avec la production. C'était une co-production à 3 sociétés et il y a eu malversation, dont Jean et moi n'étions pas partie prenante, mais victimes, puisque nous n'avons pas été rétribués pour le travail que nous avions fait sur ce tournage. Il m’est arrivé une histoire zarbof  sur ce tournage.
 
Ci-dessous, les quelques photos qui subsistent de ce 26 minutes intitulé Détectives de charme.
Photos du film Killin Car. Ici Jean Rollin et les tests de plantage de couteau dans les studios Dimson à Paris.
Cette photo a été vue dans plusieurs publications France et étranger.
La tueuse aux petites voitures tenant le couteau et la première affiche du film.
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03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
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