Jean Rollin au Festival New York 1999

Un souvenir mitigé. La présence de Brigitte Lahaie.

Jean avait contacté cette comédienne pour le festival, car le film Fascination y était présenté en plus du film

Les deux orphelines vampires.

Je me souviens que Jean avait suggéré à cette personnes d'apporter avec elle des photos et autres souvenirs des tournages sur lesquels elle avait travaillé sur les films de Jean.

Je me souviens aussi que cette personne était venue accompagnée, mais que par la suite, une fois à New York, l'accompagnant avait disparu.

À l'hôtel, je précisait au desk une chambre fumeur pour moi et une non fumeur pour Jean, mitoyenne à la mienne.

En tant qu'administratrice et photographe de plateau invitée, je gérais Jean, c'était assez compliqué avec les dialyses, car notre séjour était sur dix jours, il y avait donc trois dialyses à planifier et dans un pays étranger, ce n'est pas si simple. Il fallait aussi en gérer la prise en charge, aux USA cela coûte très cher, et il a fallut gérer avec l'administratif international santé, en fait avec la Sécurité sociale France afin d'avoir tous les documents nécessaires à ce que Jean ne se retrouve pas avec une facture astronomique en soins à l'étranger.

Je ne me préoccupais donc pas de madame Brigitte Lahaie, ce qui ne lui a semble-t'il pas plus.

Pendant que Jean Rollin était en séances de dialyse, je gardais le stand et le coffre.

Je me souviens que je n'appréciais pas Brigitte Lahaie, son attitude et ses réflexions désobligeantes à mon égard, alors qu'à l'époque, j'étais affligée d'un grave soucis de santé, heureusement résolu aujourd'hui mais avec un terrible effet secondaire indésirable dont j'espère aussi m'affranchir, elle s'était permis des propos détestables, quant à mon physique, ce qui explique la raison en partie pour laquelle je n'autorise aucune photo de moi.

Je me souviens aussi, qu'avec Jean, nous avions visité les environs proches de l'hôtel où nous logions, le Waldof Astoria, proche de l'East river. Une chose m'avait marqué, il n'y avait pas d'arbres dans les rues adjacentes… Les amis américains qui nous conduisaient, nous ont aussi montré le Central Parc…

À l'aéroport JFK, pour notre retour en France, Jean, était très fatigué mais fort satisfait de notre séjour aux USA, mais il gardait un sentiment très mitigé quant à la Brigitte Lahaie qu'il regrettais d'avoir fait venir.

C'est en visitant le quartier Soho que Jean me fit cadeau de… 50 montres, j'ai du appeler mon bijoutier en France afin de lui demander s'il acceptait de réceptionner pour mois un colis contenant 50 montres, mon bijoutier a accepté avec gentillesse. Je ne pouvais décemment pas franchir la douane avec autant de montre, cela aurait fait désordre…

Nous retournions en France le coffre plein de dollars, la tête pleine de souvenirs…

Nous avions tout vendu.

Brigitte Lahaie, quant à ell,e est retournée en France avec ses cartes d'astrologie auxquelles les américains n'accordaient pas grand intérêt.

Je me souviens que dans l'aéroport, en attendant notre embarquement, Jean avait très soif, mais il fallait que je surveille à ce qu'il ne consomme pas trop de liquide car lorsqu'une personne est dialysée, le volume ingéré en liquide doit être retiré en dialyse et plus le volume est conséquent, plus la dialyse est difficile pour la personne qui en est affligée.

J'avais donc été chercher un verre de vrai jus d'orange, pour Jean, je m'arrangeais toujours pour qu'il ait des produits sains, y compris en régie lors des tournages. Revenant vers Jean avec son verre de jus d'orange, je vis la Brigitte Lahaie faisant des gestes dans le dos de Jean.

Je m'approchais alors, donnant le jus de fruit à Jean, je demandais à la Brigitte Lahaie, ce qu'elle faisait ainsi dans le dos de Jean. J'appris avec un certain scepticisme, qu'elle faisait de la numérologie et autres pratiques dans le même genre.

Je fis alors savoir à cette personne sèchement que ce dont avait le plus besoin Jean, était une greffe de rein, certainement pas un je-ne-sais-quel tours de passe-passe et que la santé de Jean s'en trouverait bien mieux.

Non, vraiment, je ne garde pas un bon souvenir de Brigitte Lahaie.

Jean est très populaire aux Etats Unis et son cinéma est vraiment apprécié. Je me souviens qu'à ce festival assez important, c'était un véritable défilé d'admirateurs et de fans.

Nous avions au départ de Paris, pris beaucoup de produits dits dérivés du cinéma ; affiches et autres photos…

A tel point, qu'une fois tous les produits vendus, les acheteurs, ont acheté 5$ la signature de Jean.

Il signait sur… les mains des gens, nous n'avions plus de photos ni de papier et les fans n'hésitaient pas une minute à se faire dédicacer la main de la signature de Jean Rollin au feutre… lol.

Quel merveilleux souvenir passé avec Jean aux USA.

C'était la première fois que je mettais les pieds aux Etats Unis, et Jean en tirait une certaine fierté, il me l'avait dit d'ailleurs.

Mais je gardais en tête que Jean était dialysé et qu'il fallait gérer cela aussi. Deux sympathiques américains ont eu la gentillesse de prendre en charge Jean pour le mener à ses séances de dialyse [ trois en tout ] et me le ramener, car j'étais restée pour tenir le stand.