Bien que Toulouse est été hélas, la ville où disparaissait Carel, son second fils en 2001.
De retour, sur Paris, nous travaillions sur le scénario de la version 90 minutes du film,
Le masque de la Méduse, mais je sentais, Jean, préoccupé.
Nous nous trouvions tous les deux sur les quais de Seine en repérages. Jean éprouvait une grande fatigue et éprouvait depuis quelques temps des difficultés à se mouvoir, mais, il était animé par le plaisir chaque fois que nous tournions.
Et il me dit cette chose :
«Véro, crois-tu qu'il me reste encore longtemps à vivre ?»
Nous étions très proches Jean et moi, comme frère et sœurs, notre amitié était indéfectible.
Habituellement,je parvenais à répondre, mais, là, je suis restée sans voix, soufflée par cette question.Je ne savais vraiment pas quoi lui répondre. Jamais, Jean ne m'avait tenu un tel discours en plein repérage ou tournage.
C'était une force de la nature, lui qui était passé par tant de vicissitudes côté santé. Il est vrai que depuis son AVC sylvien et son triple pontage coronarien d'octobre 2007 sa santé s'est détériorée graduellement, mais, rien ne présageait d'un départ aussi soudain en décembre 2010.
J'eludais la question en reprenant le fil de notre conversation au sujet du projet de scénario en version 90 minutes du film, Le masque de la Méduse. Je me souviens de lui avoir suggéré l'idée d'un souvenir qui serait évoqué par
Jean-Pierre Bouyxou ou Jean-Loup Philippe. Il a choisi Jean-Pierre.
Cependant, les étranges paroles de Jean me hantaient, je restais songeuse…