Nous avions une très bonne équipe et nous nous entendions tous très bien, alors que ce tournage s'est étalé sur plusieurs mois, pour raisons de budjet, c'était Jean qui avait financé l'intégralité du tournage sur ses droits d'auteurs de ses précédents films.
Il avait à cœur de payer tout le monde, au tarif syndical. Même si c'était peu, il mettait un point d'honneur à rétribuer toutes les personnes qui travaillaient avec lui. Je me souviens, que Jean me faisait un peu la tête quand je m'évadais avec Simone Rollin, pour aller dîner en ville. Il régnait sur ce tournage, un grand professionnalisme de tous les membres de l'équipe et
une ambiance extraordinaire.
L'équipe technique du film
L'équipe technique du film
L'équipe technique du film
Brice Morin
Sabine Lenoël
Norbert Marfaing-Sintès et le reste de l'équipe
Jean Rollin
Jean Rollin
Jean Rollin en avant plan
Jean-Loup Philippe en arrière plan
Natalie Perrey
Johann Gasnereau-Louis et Natalie Perrey
Béatrice Ferrand, chef décoratrice aux cuisines
Noëlle et Jean Depelley
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Ci-contre, la scène d'ouverture du film
La nuit des horloges.
Günter Meisner dans le rôle d'Angela la sœur d'Adolf
Günter Meisner dans le rôle d'Angela la sœur d'Adolf
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« Un souvenir particulièrement drôle s'impose à moi : c'était dans le train du retour, et tu venais de me décrire le faciès d'Angela dans son «habit de lumière» – je te cite – quand, en revenant du wagon restaurant nous avons eu une surprenante vision : ladite Angela s'était réincarnée dans une passagère qui lui ressemblait d'une façon effrayante, moustache comprise. C'était déjà dur de ne pas piquer un fou rire, ma la retention rigolarde fut impossible quand, sérieuse comme une papesse, tu as fait une élégante courbette pour laisser la place au monstre venu d'ailleurs…».
Serena Gentihomme
mars 2013.
L'anecdote de la la sœur d'Adolf vue par Serena Gentihomme :
 
«L'ombre d'Angéla…
 
Ténèbres. Squelettes monstrueux d'animaux préhistoriques sous lesquels je me sens emprisonnée, écrasée. L'excitation, le trac.
 
Des spots qui s'allument, violents. Assise dans le coin le plus sombre de cette salle de La Specola, je me dis et redis, avec appréhension, les phrases surréalistes et angoissantes de ma réplique :
 
« Ici, c'est la maison des écorchés…»
 
Soudain, je remarque un conciliabule, entre Jean Rollin et Véronique, sa meilleure complice. Du coup, la pression monte : ces deux-là sont capables de tout, y compris de…
 
Un pressentiment s'impose à moi : oui, ils sont capables de déclencher, chez moi, un fou rire, au moment où je devrai interpréter mon premier et sans doute dernier rôle au cinéma – pour lequel je recevrai l'Oscar pour le rôle le plus court et le plus énigmatique de l'histoire du cinéma, je le sens, je le sens…  - Bien sûr, cette pensée n'est pas la plus apte à me faire reprendre mon sérieux, mais les choses empirent, quand Véronique, sérieuse comme une papesse, se penche à mon oreille, murmurant:
— Souviens toi, d'Angela, la sœur d'Adolf, dans L'As des as…
Jean Rollin, quant à lui – le perfide – s'est mis à fredonner la célèbre musique de ce film, juste avant de m'appeler pour que je donne le meilleur de moi-même face à la caméra.
 
Misère! Apparemment, je suis allée au bout de ma performance, mais, me revoyant, je constate que je me tords les mains, dans l'effort d'étouffer le fou rire à la pensée de ce private joke, faisant allusion à une jeune mariée présentant une fâcheuse ressemblance avec ce personnage virilement moustachu: tout un mythe né entre deux délires, en janvier 2002, lors de repérages florentins auxquels Véronique et Jean m'avaient fait l'honneur de participer.
Espérons que le spectateur n'ait vu que du feu – infernal, bien sûr – dans mon jeu de mains… ».
 
Ci-contre un extrait du film L'as des as de Gérard Oury dans lequel on voit l'acteur Günter Meisner dans le rôle d'Adolf et de sa charmante sœur ; Angela et  l'extrait musical du film de Vladimir Cosma…
 
Film disponible en DVD.
Nous étions en effet, peu pour le tournage au Musée de la Specola à Florence en Italie en mai 2006, un trop grand nombre de personnes présentes aurait mis en péril les cires exposées.
Il était prévu de tourner aussi dans d'autres musées, français ceux-ci, mais malheureusement, le projet au Musée Dupuytren n'a pu se faire car il n'était pas adapté, et le Musée Delmas-Orfila-Rouvière qui se trouvait au dernier étage de la Faculté de Médecine à Paris,  a définitivement fermé ses portes et les moulages de cire ont été placés dans des cartons et entreposés dans des entrepôts fermés à clé inaccessibles au public. Une partie de ce musée semblait être aussi l'ancien musée de la Préfecture de Police où se trouvaient les moulages de cire des têtes de suppliciés tombés sous le couperet des bois de Justice, en France.  L'on y voyait notamment des reproductions assez impressionnantes de têtes de guillotinés.
Seules quelques photographies faites par moi, ainsi que des prises de vues faites par mon ami Daniel Gouyette, existent.
Au final, c'est grace à Serena Gentihomme  que nous avons eu accès au Musée de la Specola à Florence en Italie.
Ce tournage s'avérait incertain à plus d'un titre à cause du financement et aussi à cause de la santé de Jean Rollin.
C'est vrai que nous avons eu beaucoup de chance avec ce tournage, car en regard des délais de tournage des plans et scènes espacés de plusieurs jours, de semaines voire de plusieurs mois, le tournage du film ayant commencé par les plans du Musée La Spécola en Italie en mai 2006, s'est achevé en novembre 2006 par les scènes dans la grande demeure des Havilland au parc du Renou aux environ de Limoges.
Tous les plans raccordaient entre eux, une chance incroyable…
La préparation du film La nuit des horloges s'est  déroulé sur plusieurs années, le tournage du film, lui, sur plusieurs mois.
En fait, l'écriture du scénario lui-même a débuté en 2002/2003. C'est Michel Gué, hélas disparu aujourd'hui, qui nous a aidé pour tenter de monter l'opération financière du film. Finalement, Jean a décidé de financer seul une très grande partie du film. Nous avons obtenu par la suite le partenariat de la Région du Limousin où le film est d'ailleurs sorti en exclusivité en novembre 2008 en même temps que la sortie du livre des mémoires de Jean Rollin, MoteurCoupez!.
L'histoire de
La nuit des horloges
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Ci-dessous quelques photos de tournage du film La nuit des horloges d'une autre provenance.
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Ce tournage a été un merveilleux souvenir. Nous avions obtenu ce décor grace à Jean Depelley et Fabrice Maintoux.
Après avoir visité la demeure Laborde, qui cependant, correspondait exactement à la demeure décrite dans le scénario mais qui malheureusement, était trop cher pour le budget du film et qui heureusement, nous permis d'obtenir cette grande demeure des Havilland au Parc du Renou proche de Limoges. Cette demeure présentait toutefois des particularités. Son plancher s'effondrait par endroit, ce qui était dangereux. Mais l'avantage était son prix de location et la possibilité de pouvoir y placer la statue et l'horloge devant la maison, et d'y mettre le feu, ce qui n'aurait pas été possible dans l'autre demeure.
L'ambiance y était  très agréable, et nous n'étions pas très éloignés en voiture de nos hôtels, pas de problèmes de stationnement ce qui compte pour un tournage, nous n'avions pas à nous soucier de cette préoccupation.
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Souvenirs de tournage du film
La nuit des horloges
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Ci-dessous quelques photos de repérage pour la préparation du film au musée La Specola Florence Italie.
Jean Rollin avait une très bonne culture musicale. Philippe d'Aram, compositeur de musiques de films pour de nombreux films de Jean Rollin, l'explique très bien  dans une interview donnée en 2005 au domicile du cinéaste disparu, mais aussi dans ses conférences sur le thème de l'impact de la musique au cinéma, qu'il donne à travers la France pour expliquer le rôle important de la musique dans les films.
Et c'est vrai.
C'est très souvent à certains dialogues marquants mais aussi à la partition musicale d'un film que l'on se souvient d'un film.
 
Jean Rollin me demande donc, de raconter cette anecdote de la sœur d'Adolf  à Serena, afin de détendre un peu la tension et le trac qui la gagnaient. Serena insiste de son côté, curieuse, mais s'attendant quand même au pire…
Je réponds, à Jean que ce n'est peut-être pas prudent de raconter ça à Serena avant de tourner la scène dans laquelle elle joue.
Nous nous étions aperçu Jean et moi que Serena était un peu intimidée par cette agitation de tournage.
Et elle s'évertuait a mémoriser son monologue pour la scène d'ouverture du film.
Il nous semblait évident que Serena devait participer au film, donc d'avoir un rôle dans ce merveilleux musée que nous avons eu comme décor grace à son intervention, et son rôle est important, et donne une dimension particulière au film.
Je dis à Serena, « Es-tu vraiment sûre que tu souhaites que je te raconte la sœur d'Adolf, elle est charmante cette femme là… », lol. 
Sur  l'insistance de Serena, je m'exécute.
Un temps.
Et, Serena se rend compte que le fou rire la gagne.
Là, arrive le moment de tourner.
Dur.
Elle y repense,  et doit se contenir pour ne pas rire en se tordant les mains.
C'est ce qui explique pourquoi, Serena se tient les mains pour garder son sérieux pendant toute la scène d'ouverture du film…
 
Dès que nous avions un instant, Jean, Serena et moi, passions nos moments ensembles et c'était de franches rigolades.
 
Ci-dessous, avec ses mots, Serena évoque ce souvenir…
Serena Gentihomme, grace à qui nous avons eu ce merveilleux musée de La Specola à Florence en Italie, a fait une petite scène. Pendant toute la durée de la scène, elle se tient les mains pour ne pas rire à cause d'une anecdote qui nous est arrivée en janvier 2001 à Jean Rollin et  moi.
Un ami commun à Jean Rollin et à moi, Raymond Audemard, décide de convoler en justes noces en janvier 2001.
Il nous convie donc à son mariage.
Quand nous sommes arrivés Jean et moi à la mairie de Colombes, Jean me glisse à l'oreille si je connaissais le film L'as des as de Gérard Oury, et me fredonne à l'oreille un des thèmes musicaux du film…
Je ne devais pas rire cette année-là moi non plus, mais pour une toute autre raison. Je n'avais pas vu la mariée qui attendait en haut des marches. Je suppose que notre ami Raymond Audemard n'avait pas vu non plus ce qu'il allait épouser.
La mariée ressemblait trait pour trait à l'acteur
Günter Meisner qui joue dans le film L'as des as, le rôle d'Adolf Hitler, et  aussi le rôle d'Angela, la sœur d'Adolf.
Nota bene : Le scénario de L'itinéraire marin est de Jean Rollin et non de Marguerite Duras qui en a fait les dialogues.
C'est une erreur qui revient régulièrement.
Jean Rollin explique cela dans son interview donné en 2005, où il évoque les débuts de sa carrière.
Ci-contre un sujet du journal France3 Limousin fait durant le tournage  du film. Novembre 2006
 
La nuit des horloges
au parc du Renou à Limoges en novembre 2006
 
Contrairement à ce qui est fréquemment dit,  Jean Rollin dirigeait vraiment ses acteurs.
Il tournait sans découpage ce qui explique en partie la raison pour laquelle  certains n'arrivaient sans doute pas à suivre…. ce qui ne gênait en rien la compréhension du scénario ni du tournage lui-même.
Simple question de bon sens avant tout.
Ovidie affirme-là, une situation qu'elle ressentait probablement pour elle-même, elle est bien la seule, alors à ne pas avoir saisi ce qu'il se faisait sur ce tournage.
Je le sais de métier pour avoir travaillé 20 ans avec Jean Rollin et je n'avais aucune difficulté à saisir les subtilités de mise en scène.
Ci-dessous les deux livres sur le Museo la Specola Florence Italie publiés chez Taschen,
que Jean Rollin m'a offert.
La version icons [photographies des cires anatomiques]
La version trilingue sur l'histoire du musée lui-même et sa fabuleuse collection de cires anatomiques historiques remontant aux Medicis.
Lien qui pointe vers le site officiel de Jean-Loup Philippe ami de Jean Rollin et qui a joué dans le film
La nuit des horloges
Ci-dessous trois photos du même décor au musée de La Specola à Florence en Italie.
A gauche Serena Gentihomme devant le cercueil de verre ou repose une femme en cire, prise lors du tournage du film La nuit des horloges en 2006.
Au centre ma belle photo de Jean prenant la pose devant le même cercueil de verre, c'est une photo dite de repérage ou de travail, prise avant le tournage proprement dit.
A droite, la photo du film La nuit des horloges.
Ovidie incarnant le rôle d'Isabelle dans le film  et contemplant le même cercueil de verre…
En 2002, Jean Rollin a fait la connaissance d'une écrivaine ; d'origine florentine habitant Besançon et très versée dans l'histoire du cinéma fantastique et d'horreur.
Serena Gentilhomme, est universitaire spécialiste du cinéma d'horreur et notamment du cinéaste Dario Argento.
Elle enseigne par ailleurs cette discipline à Besançon et est aussi un écrivain de talent.
C'est grâce à Serena Gentihomme,  par son intermédiaire, que nous avons pu obtenir ce décor fabuleux et extraordinaire de ce musée unique au monde de cires anatomiques,
La Specola [ L'observatoire ], à Florence en Italie.
La préparation de ce film s'est faite sur plusieurs années pour des raisons de budjet et de décors compliqués à trouver.
Jean Rollin avait le don de trouver des décors vraiment étonnants et hors du commun mais parfois difficiles d'accès.
Nous avions grâce à Daniel Gouyette qui avait trouvé les contacts de certains musées, pris rendez-vous et visité
les musées de Dupuytren et de Delmas-Orphila-Rouvière à Paris, qui hélas pour ce dernier n'existe plus, ce qui avait profondément scandalisé Jean Rollin de cette mise au rebus d'éléments uniques référents à un passé historiquement sombre de l'histoire judiciaire et médicale de France. Je crois bien que Jean Rollin avait d'ailleurs adressé un courrier au Doyen de l'époque pour lui signifier sa réprobation et sa déception profonde pour cette funeste disparition de ce musée.
Seules subsistent ces quelques images que j'ai faite et quelques prises de vue faites par Daniel Gouyette.
Certaines de ces photographies ont servies pour la fabrication du livre Alice et Aladin, détectives de l'impossible éditions Films ABC.
Et c'est là aussi qu'il y eut l'ébauche d'un futur scénario  dont le film ne verra pas le jour ;
La fiancée du crocodile.
Photos de repérages du film
La nuit des horloges
dont à l'origine le titre était
la nuit transfigurée
Ci-dessous, l'affiche et le cover DVD commercial du film créé par Fabrice Maintoux
Hommages à Jean Rollin 
Evenementiels 
Affiches et Photos 
Ventes privées 2011/2012 
Bienvenue
sur le site officiel français dédié à
Jean Rollin, cinéaste-écrivain
03 novembre 1938 - 15 décembre 2010
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